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Haïti-Politique : Démission en bloc des 8 membres restants du Conseil électoral provisoire qui en compte 9

P-au-P, 24 juill. 2020 [AlterPresse] --- Les 8 membres restants sur 9 [1] du conseil d’administration du Conseil électoral provisoire (Cep), qui avaient été nommés en l’année 2016, sous le gouvernement provisoire, se retirent en bloc de l’institution électorale.

Cette démission en bloc prendra son plein effet le lundi 27 juillet 2020, précisent les huit membres restants au conseil d’administration du Cep, dans une lettre en date du 24 juillet 2020, adressée au président Jovenel Moïse et dont a pris connaissance l’agence en ligne AlterPresse.

Cette décision de démissionner viserait à faciliter et privilégier « le dialogue entre les principaux acteurs du pouvoir, de l’opposition et de la société civile, en vue d’aboutir à un consensus approprié », indiquent ces 8 conseillères et conseillers électoraux.

« Cette étape inévitable constitue un passage obligé, pour parvenir à une solution viable, capable de juguler la crise actuelle. Il s’agit également d’une condition indispensable pour la fiabilité et la réussite d’un processus électoral inclusif ».

Les huit membres restants du Cep évoquent aussi la grave crise politique et institutionnelle, à laquelle fait face le pays et qui entraine de lourdes conséquences au niveau économique, social et sécuritaire.

Dans l’opinion publique, on s’attendait à des démissions parmi les membres du conseil d’administration du Cep, après le retrait officiel, dans une correspondance en date du 3 juillet 2020, de Jean Simon Saint-Hubert, représentant des organismes de droits humains, qui avaient préalablement exigé sa démission.

Jean Simon Saint-Hubert voyait mal comment il pourrait rester au poste de conseiller électoral, dans un contexte de gangstérisation du territoire national.

Le départ des 9 membres du conseil d’administration du Cep paraissait inévitable, tant sont évidentes les orientations autoritaires de l’équipe tèt kale au pouvoir, qui entend s’accrocher à la direction politique d’Haïti à n’importe quel prix, malgré le caractère abracadabrant de la gestion politique du pays, conduite par ce régime tèt kale depuis plusieurs années.

D’ailleurs, le régime politique tèt kale a carrément méprisé les avis institutionnels de la Cour supérieure des comptes et du contentieux administratif (Cscca), qui, à deux reprises, a invalidé le contrat conclu avec une firme allemande Dermalog, pour la fabrication de cartes électorales.

Dimanche dernier 19 juillet 2020, Jovenel Moïse a déclaré qu’aucun secteur ne pourrait être en mesure de remporter les prochaines élections, quel que soit le moment durant lequel se dérouleront les scrutins à venir. [emb rc apr 24/07/2020 11:50]

Lettre de démission


[1Léopold Berlanger, président, a été désigné par la Presse ; Carlos Hercule, vice-président, a été désigné par la Conférence épiscopale (catholique romaine) d’Haïti ; Marie Frantz Joachim, Secrétaire générale, a été désignée par le secteur des femmes ; Frinel Joseph, trésorier, était délégué par les cultes réformés ; Kenson Polynice par un regroupement des paysans et du vodou ; Marie-Herolle Michel, par les associations patronales ; Josette Jean Dorcély par les syndicats ; Jean Lucien Bernard par l’Université.