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Santé : Baisse au niveau des soins infantiles et maternels, en pleine période de Covid-19 en Haïti

Actualisé le 23 juillet 2020

P-au-P, 21 juill. 2020 [AlterPresse] --- Le Cadre de liaison inter-organisations (Clio), regroupant des Organisations non gouvernementales (Ong), relève une détérioration des indicateurs, concernant les soins infantiles et maternels, depuis le début la pandémie de Covid-19 (le nouveau coronavirus), avec la confirmation officielle, le jeudi 19 mars 2020, des 2 premiers cas d’infection en Haïti.

Selon le constat de plusieurs institutions, les enfants sont de moins en moins vaccinés, rapporte la docteure Sabine Lustin, membre du comité de santé au Clio, qui intervenait, ce mardi 21 juillet 2020, à l’émission FwoteLide sur AlterRadio 106.1 F.m.

Cette situation est, peut-être, due au changement d’horaire des institutions de santé, qui réduisent leur nombre d’heures de travail. Ce faisant, elles reçoivent moins d’enfants, considère Dre. Lustin.

Le personnel des institutions de santé est également réduit. Les gens se rendent, de moins de moins, à l’hôpital, par peur de se faire contaminer par le nouveau coronavirus.

Pour la santé maternelle, il y a une réduction au niveau du nombre d’accouchements institutionnels. Ce qui pourrait augmenter le risque de mortalité maternelle, en cas de complications liées à l’accouchement, observe le Clio.

Les services de prévention, de la planification familiale sont également négligés, alors que la planification familiale n’a jamais atteint toute la population.

La réduction des services de prévention risque de provoquer une explosion des naissances et des grossesses non désirées à l’avenir, avertit le Clio.

Des enfants, qui souffrent de malnutrition, ne se présentent plus dans les institutions disposant des programmes pour les accompagner. Par conséquent, la malnutrition tend à augmenter considérablement dans le pays.

Les autres programmes doivent avoir la possibilité de survivre, pour pouvoir mettre les gens en confiance, tout en poursuivant la lutte contre le nouveau coronavirus, .

Dans le domaine de la santé maternelle et infantile, l’État, les institutions de santé et les bailleurs de fonds devraient se rappeler combien le nouveau coronavirus est là. Mais, il faut également prendre en comptes les autres aspects de la santé, souhaite le Cadre de liaison inter-organisations.

Malgré la diffusion de messages de prévention, la population reste toujours sceptique par rapport à la maladie de Covid-19, d’autant plus que le pays est moins affecté que les autres pays, regrette le Clio, dont les organisations membres sont présentes dans plusieurs départements géographiques du pays, dont le Nord-Ouest, le Nord, l’Artibonite et l’Ouest, où se trouve la zone métropolitaine de la capitale, Port-au-Prince.

Les actrices et acteurs devraient continuer à faire passer les messages de prévention et de sensibilisation, auprès de la population, pour la porter à changer de comportement.

Il faudrait intervenir au niveau des sections communales. Car, dans ces milieux, les messages de sensibilisation ne sont pas aussi fréquents qu’à Port-au-Prince, recommande le Cadre de liaison inter-organisations.

Détérioration de la situation sanitaire en Haïti

Le Cadre de liaison inter-organisations (Clio) évoque une détérioration de la situation sanitaire en Haïti, depuis la confirmation officielle des 2 premiers cas d’infection du nouveau coronavirus, le jeudi 19 mars 2020.

Depuis mars 2020, le gouvernement a pris des mesures pour essayer de limiter la propagation du virus de Covid-19. « Mais, parallèlement, beaucoup d’indicateurs au niveau de la santé sont en baisse ».

Les projecteurs sont plus axés sur la pandémie de Covid-19.

Pourtant, à côté de l’infection au nouveau coronavirus, Haïti fait face à plusieurs autres pathologies, qui n’étaient pas contrôlées.

Beaucoup d’enfants et de femmes enceintes ont des problèmes. Le nouveau coronavirus a fait négliger les autres maladies, déplore le Cadre de liaison inter-organisations.

En juillet 2020, 5,1 millions d’habitantes et d’habitants (soit 47% de la population haïtienne) ont besoin d’assistance humanitaire contre 4,6 millions en février 2020, a signalé Bruno Lemarquis, représentant spécial adjoint au Bureau intégré des Nations unies en Haïti (Binuh) et coordonnateur des agences des Nations unies en Haïti, dans une interview accordée à AlterRadio/AlterPresse.

En 2020, 4,1 millions de personnes se trouvent en insécurité alimentaire en Haïti.

Le nombre d’enfants de moins de 5 ans souffrant de malnutrition devrait augmenter de 25 %, à cause de l’impact provoqué par la pandémie de Covid-19, selon le bureau des Nations Unies pour la Coordination des affaires humanitaires en Haïti (Ocha). [mj emb rc apr 21/07/2020 17:30]