P-au-P, 20 juillet 2020 [AlterPresse] --- « Les technologistes médicaux représentent le bras droit du médecin dans la chaîne de soins. Ce sont elles et eux, qui s’occupent de tous les examens au niveau des laboratoires », fait valoir Mackenley Moïse, technologiste médical et responsable de communication au sein de l’Association des technologistes médicaux licenciés d’Haïti (Atmlh).
Ces derniers temps, les technologistes médicaux sont très sollicités par les personnels dans le système de soins, dans le privé comme dans le public, en vue de faire la lumière concernant les tests de Covid-19 (le nouveau coronavirus), souligne Moïse, qui intervenait, ce lundi 20 juillet 2020, à l’émission FwoteLide sur AlterRadio 106.1 Fm.
Les diagnostics, liés aux tests de Covid-19, passent par les technologistes médicaux.
Ces diagnostics sont mis en place, à travers une stratégie du Ministère de la santé publique et de la population (Mspp). La personne, présentant les symptômes de la maladie, doit se rendre dans une institution pour sa prise en charge, puis une équipe du Mspp effectuera le prélèvement.
« Ce prélèvement sera ensuite transféré, soit au Laboratoire national de santé publique (Lnsp), soit aux centres du Groupe haïtien d’étude du sarcome de kaposi et des infections opportunistes (Gheskio). C’est le circuit normal ».
Il est préférable que les gens viennent se faire tester lorsqu’ils présentent les symptômes de la maladie, compte tenu de la carence en tests de Covid-19, qui sont assez chers, recommande l’Association des technologistes médicaux licenciés d’Haïti.
Néanmoins, d’autres institutions privées disposent de tests rapides, au cas où une personne aurait voulu faire un test de son propre gré.
Ce test rapide coûte 8.00 à 10.00 dollars américains (Ndlr : US $ 1.00 = 120.00 gourdes ; 1 euro = 136.00 gourdes ; 1 peso dominicain = 2.10 gourdes aujourd’hui) dans les institutions privées.
De son côté, l’État ne prend pas en compte le paiement des tests. Le test de Covid-19 dans les institutions publiques est gratuit, à l’exception des centres Gheskio.
« C’est une question de commerce. Mais, dans un cadre légal, je n’ai pas d’information sur qui valide les tests rapides en Haïti », affirme Mackenley Moïse.
Jusqu’à date, il n’y a aucune information, faisant croire que l’État ou le gouvernement accepte les tests rapides au niveau du pays.
De plus, dans certains pays et même les plus avancés, des doutes pèsent sur les tests rapides, qui ne seraient pas fiables.
Un test rapide pourrait se faire par une détection d’antigènes ou d’anticorps, poursuit le technologiste médical Mackenley Moïse.
Pour la détection d’antigènes, un prélèvement naso-pharyngé est effectué, en introduisant du coton-tige dans le nez ou dans la gorge.
Pour la détection d’anticorps, on procède par un prélèvement sanguin.
Le résultat du test rapide est disponible soit dans 10 minutes, soit dans 30 minutes, dépendamment du fabricant du test ou du temps d’incubation du test.
L’autre test très poussé, qu’on adopte, c’est le test Pcr (Polymerase chain reaction en Anglais = réaction de polymérisation en chaîne) dans le nez (les tests Pcr sont utilisés pour le diagnostic et pour le dépistage de l’infection au Covid-19).
Le test Pcr nécessite une approche directe, permettant de détecter un fragment d’Adn (L’acide désoxyribonucléique) du virus. Le test Pcr exige plus de technologies et plus d’appareils sophistiqués, explique le responsable de communication au sein de l’Association des technologistes médicaux licenciés d’Haïti.
Ce sont des tests excessivement coûteux et fiables.
Si l’État n’avait pas pris en charge ce test, la majorité de la population n’aurait pas été testée. Le prélèvement naso-pharyngé est maintenu dans le cadre du nouveau coronavirus, pense-t-il.
Il n’y a pas suffisamment de tests. Les autorités sanitaires arrivent à tester un nombre de personnes chaque jour, dans la mesure du possible.
Le technologiste médical affirme ne détenir aucune information par rapport à la tendance, selon laquelle les hommes seraient plus frappés que les femmes en Haïti ou bien dans les pays étrangers.
« C’est une mauvaise impression de croire que la maladie n’existe plus. Les mesures-barrières doivent toujours être maintenues. La population ne doit pas prendre la notion de réouverture comme une éradication de la maladie », conseille Mackenley Moïse.
« La deuxième vague, dont on parle dans les autres pays, est aussi valable pour nous autres en Haïti. Car, nous ne sommes pas différents des personnes vivant à l’étranger ». [mj emb rc apr 20/07/2020 20:55]