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Élections : Démission de Jean Simon Saint-Hubert, représentant des droits humains au Cep de 2016, dans un contexte de gangstérisation d’Haïti

P-au-P, 03 juill. 2020 [AlterPresse] --- Le représentant des droits humains, Jean Simon Saint-Hubert, a remis, ce vendredi 3 juillet 2020, sa démission comme conseiller électoral au sein du conseil d’administration du Conseil électoral provisoire (Cep) de 2016, après délibérations avec les organismes des droits humains, qui l’y avaient délégué.

Cette décision fait suite à une longue réflexion sur la situation générale du pays, précise Saint-Hubert, dans une lettre, en date du 3 juillet 2020, envoyée au président Jovenel Moïse et dont un extrait est parvenu à l’agence en ligne AlterPresse.

« Le mandat du Cep aurait dû prendre fin immédiatement, après l’installation du nouveau président (issu de la présidentielle de 2015, poursuivie en 2016), en vue de laisser la place à une institution permanente, selon le vœu de l’article 289.3 de la Constitution haïtienne », rappelle Jean Simon Saint-Hubert.

Saint-Hubert souligne combien « la mauvaise foi et l’incapacité des uns et des autres ont fait basculer le fragile consensus de 2016 ».

Il déplore une réduction du cadre de jouissance des libertés d’association, de réunion, d’expression et de rassemblements, avec le « développement accru du gangstérisme, qui sévit partout dans le pays ».

Cette situation est à l’origine d’une ambiance politique inappropriée pour un retour à l’ordre républicain, estime Saint-Hubert, qui dit adhérer à la position des organisations de la société civile et spécialement celle de la Plateforme des organisations haïtiennes de défense des droits humains (Pohdh), qui réclament la démission des conseillers électoraux.

Peu de temps avant, la Pohdh avait exigé, dans le plus bref délai, la démission de Jean Simon Saint-Hubert, représentant des droits humains au conseil d’administration du Conseil électoral provisoire de 2016.

Le Cep ne doit pas se faire complice du pouvoir dans ses manœuvres antidémocratiques, a souhaité la Pohdh.

Des élections législatives, qui auraient dû, initialement, avoir lieu en octobre 2019, tardent encore, créant un vide parlementaire.

De plus, diverses organisations de la société civile ont appelé Jovenel Moïse à laisser la présidence politique, en Haïti, le dimanche 7 février 2021, alors que ses partisans zélés revendiquent son départ au 7 février 2022. [emb rc apr 03/07/2020 17:10]