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Haiti : Des élèves mobilisés pour faire renaitre la vie dans la communauté sinistrée de Fond Verettes

Discours d’un elève de Fonds-Verrettes à l’occasion de la commémoration du premier anniversaire des innondations du 23 mai 2004

En présence des autorités locales, des directeurs d’école, des responsables religieux et de nombreux invités

Soumis a AlterPresse le 26 mai 2004

Vibrant de toute l’émotion qui m’étreint en cette solennelle occasion, par-devant cette foule immense, je tiens à prendre la parole en ce lundi 23 mai 2005 qui ramène l’anniversaire de la tragédie qui a coûté la vie à plusieurs de nos compatriotes. Fonds-Verettes, notre terre sacrée, cultivable, fertile et couverte de végétations, a été pour nous autrefois un endroit idéal de bien-être. Mais, depuis les années 1954 où l’on a commencé à exploiter la Forêt des Pins, Fonds-Verrettes est ouvert à toutes les catastrophes, à tous les dangers. Depuis cette période, notre commune a vécu de grands événements tragiques. Mais le pire fut l’inondation survenue le 23 mai 2004.

Il ne serait pas raisonnable de croire pour autant que la commune de Fonds-Verrettes est depuis lors un corps sans vie, sans âme. Au contraire, les enfants, la jeunesse, les adultes, nous devons travailler pour le bon fonctionnement de la communauté, car nous sommes tous des citoyens et citoyennes et Fonds-Verrettes nous appartient.

La catastrophe du 23 mai 2004 a laissé des marques de profonde tristesse et de chagrin dans la mémoire et le cœur de tous les habitants de la zone. Pour répéter l’autre : « Tout naît, tout vit, tout meurt, mais la vie continue ». C’est la raison pour laquelle Fonds-Verrettes a besoin d’hommes et de femmes pieux, d’hommes et de femmes honnêtes, solides, rationnels, ayant l’esprit critique, pour que la communauté respire un air nouveau. Il faut que les choses changent ici. L’association des Elèves Victimes de Fonds-Verrettes (AEVF), toutes les autres organisations, et toute la population disent : « Il faut que la vie renaisse ! »

Toutefois, les mêmes causes produisent les mêmes effets. La situation dans laquelle se trouve Fonds-Verrettes doit nous porter à réfléchir sur les nombreux problèmes auxquels nous faisons face : problèmes socio-économiques, problèmes politiques, problèmes environnementaux. Tous ces problèmes se présentent comme des besoins à satisfaire, des vides à combler. Pour cela, vous les enfants, les jeunes, les adultes, armez-vous de courage pour pousser le cri de Fonds-Verrettes, en ce premier anniversaire de la tragédie qui nous a coûté tant de vies : Il faut que la vie renaisse à Fonds-Verrettes !

Jean Claude Nelson

Elève en classe terminale

Originaire de Fonds-Verrettes