P-au-P, 02 juill. 2020 [AlterPresse] --- Il existe une grave incohérence dans le fonctionnement du gouvernement, dans le contexte de la pandémie du Covid-19 (le nouveau coronavirus), constate l’Union nationale des normaliennes/normaliens et éducatrices/éducateurs d’Haïti (Unnoeh), faisant référence aux déclarations contradictoires du président Jovenel Moïse et du titulaire de facto du Ministère de l’éducation nationale et de la formation professionnelle (Menfp) sur la réouverture des classes.
« Avant la position de Jovenel Moïse sur la réouverture des classes, le Ministère de l’éducation nationale avait déjà annoncé la reprise des activités scolaires, pour le lundi 3 août 2020 », rappelle Georges Wilbert Franck, coordonnateur de l’Unnoeh.
De plus, une proposition de calendrier scolaire, qui circule déjà sur les réseaux sociaux et dans les médias, prévoit la réouverture des classes, pour le lundi 3 août 2020, et sa fermeture pour le mercredi 30 septembre 2020.
Jovenel Moïse demande aux écoles, à l’Université et aux églises de patienter, alors qu’il vient de décider d’ouvrir les aéroports, les frontières et boîtes de nuit, en pleine période de Covid-19.
« L’école n’a jamais été une priorité pour ce gouvernement. Nous avons passé une année, durant laquelle le droit à l’éducation des enfants a été complètement violé », critique l’Unnoeh.
Le gouvernement devrait profiter de ce moment pour trouver un large consensus, afin de poser le problème de l’école en Haïti et de faire des réformes appropriées.
L’Unnoeh entend continuer d’exiger une école de qualité, au service de la société.
« Si le gouvernement avait manifesté de l’intérêt pour l’éducation, certaines actions pourraient être posées. Cependant, la logique du gouvernement, c’est de rendre les jeunes moins confiantes et confiants en eux, pour qu’ils deviennent des parias, des membres de groupes de gangs pour terroriser la population ».
Le gouvernement gère mal le système éducatif, en vue de créer des conditions préjudiciables aux jeunes, afin de pouvoir les utiliser comme des outils de répression contre la population.
L’organisation enseignante syndicale invite la population à rejoindre la bataille des syndicats, pour exiger une meilleure éducation en Haïti. [mj emb rc apr 02/07/2020 15 :40]