P-au-P, 30 juin 2020 [AlterPresse] --- Le regroupement de citoyennes et de citoyens Nou p ap dòmi annonce, pour le vendredi 3 juilet 2020, l’organisation d’un nouveau sit-in contre l’impunité, après la dispersion violente du rassemblement du 29 juin 2020, par des agents de la Police nationale d’Haïti (Pnh).
« Le pouvoir du Parti haïtien tèt kale (Phtk) décide d’installer une dictature dans le pays, avec le support de la communauté internationale, ayant à sa tête l’Ambassadrice des États-Unis d’Amérique en Haïti, Michele Jeanne Sison, et la représentante des Nations unies, Helen La Lime », dénonce Nou p ap dòmi, dans une note transmise à l’agence en ligne AlterPresse.
Le régime tèt kale donne aux bandits le droit de vie sur les citoyennes et citoyens, critique la structure citoyenne, déplorant la violation systématique du droit le plus fondamental des êtres humains, qui est le droit à la vie.
De plus, les brutalités, commises lors du sit-in du 29 juin 2020, par des agents de la Pnh, sur des protestataires qui ne représentaient aucun danger, ne doivent pas être passées sous silence.
Des agents d’unités spécialisées de la Pnh, dont le Corps d’intervention et de maintien d’ordre (Cimo) et la Brigade d’opération et d’intervention départementale (Boid), ont fait usage de gaz lacrymogènes et de tirs nourris, pour disperser ce sit-in, le lundi 29 juin 2020, non loin des locaux du Ministère de la justice et de la sécurité publique (Mjsp), contre le banditisme et contre la corruption dans le pays, à l’initiative du regroupement Nou p ap dòmi.
« Des policiers ont saisi deux banderoles entre les mains des organisateurs du mouvement. L’un des policiers à même menacé de tuer l’un d’eux », déplore la structure citoyenne Nou p ap dòmi.
Malgré que le mouvement ait été pacifique, l’ambassade américaine à Port-au-Prince a même mis une alerte sur son site internet, faisant croire que c’était un mouvement violent, regrette-t-elle.
Le regroupement de citoyennes et de citoyens invite toute la société, notamment les organisations de droits humains et de la société civile, à s’élever contre ce grand danger de totalitarisme rampant.
« De jour en jour, les velléités totalitaires de ce gouvernement de facto se précisent : entraver la jouissance des libertés d’expression et de réunion, c’est prouver, si besoin en était, que le pays a basculé irrémédiablement dans la dictature », constate le Réseau national de défense des droits humains (Rnddh), dans un communiqué.
Les autorités ne respectent pas la vie des citoyennes et citoyens. La Police nationale d’Haïti est devenue un outil politique, utilisé contre l’exercice des droits des citoyennes et citoyens, s’élève le Rnddh, qualifiant le régime au pouvoir d’ « extrême droite ».
Tout en condamnant l’usage abusif de la force par les agents de la Pnh, le Rnddh souhaite que le Conseil supérieur de la police nationale (Cspn) passe des instructions formelles pour le rétablissement d’un climat sécuritaire dans le pays.
« Les autorités étatiques doivent tout mettre en œuvre pour le respect des droits et libertés fondamentaux du peuple haïtien, consacrés par la Constitution du pays ». [mj emb rc apr 30/06/2020 13:35]