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Haïti-Insécurité : La Cnddr déclare prendre ses distances vis-à-vis du groupe de gangs dénommé G9

P-au-P, 26 juin 2020 [AlterPresse] --- La Commission nationale de désarmement, de démantèlement et réinsertion (Cnddr) n’est pas impliquée dans les négociations, entamées par le groupe de gangs dénommé G9 avec plusieurs autres groupes armés, dans différents quartiers populaires, fait savoir Jean Rebel Dorcénat, membre de la Cnddr, dans un entretien à AlterRadio/AlterPresse.

La démarche de la Cnddr, consistant à forcer les chefs de gangs à déposer les armes avance dans la bonne direction, fait savoir la Cnddr.

Le calme apparent, observé dans la ville de Port-au-Prince, montrerait combien les négociations de la Cnddr avec les autres groupes armés iraient bon train.

Une entente entre les gangs armés, en vue d’une paix durable, devrait être prise à l’initiative de la Cnddr, affirme Dorcénat, estimant qu’il s’agit autrement d’un accord trouvé entre les chefs de gangs pour apaiser les tensions dans les quartiers populaires.

La Cnddr indique travailler sur un dossier en rapport à une guerre entre des groupes armés rivaux, éclatée à Cité Soleil (grande municipalité populaire au nord de la capitale).

Elle évoque un manque de moyens, qui empêcherait d’aller vite en besogne.

Dans un rapport d’enquête, rendu public le mardi 23 juin 2020, le Réseau national de défense de droits humains se dit préoccupé « par la mise en place du G-9, avec la complicité et la bénédiction des autorités étatiques et sous le regard passif du Conseil supérieur de la police nationale (Cspn) ».

9 nouveaux chefs de gangs armés (G9) ont été installés par Serge Alectis alias Ti Junior, Micanor Altes alias Wa Mikanò et l’ancien policier national Jimmy Chérizier, alias « Barbecue » dans différents quartiers fraîchement conquis par ces derniers, relève le rapport du Rnddh.

L’organisme de défense des droits humains recommande aux autorités concernées de mettre fin à la protection des gangs armés.

Il souhaite également une enquête sur les connivences entre des agents de la Police nationale d’Haïti (Pnh) et les gangs armés, ainsi que sur les liens qui existent entre l’ancien policier national Jimmy Chérizier alias « Barbecue » et certains policiers faisant partie d’unités spécialisées de la Pnh (Corps d’intervention et de maintien d’ordre / Cimo, Unité départementale de maintien d’ordre / Udmo, Unité de sécurité générale du palais national / Usgpn, Brigade d’opération et d’intervention départementale / Boid).

Pour sa part, l’organisme de droits humains Fondasyon je klere (Fjkl) tire la sonnette d’alarme sur une stratégie macabre, visant à organiser les gangs armés en milice pour permettre au pouvoir en place de se renouveler, dans un autre rapport.

« Si ce plan aboutit, Haïti sera officiellement et légalement un État voyou, un ordre public assassin. Et les droits humains continueront à être massivement et systématiquement violés », prévient la Fjkl. [emb mj rc apr 26/06/2020 14:35]