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Santé : Les migrantes et migrants haïtiens frappés par la pandémie de Covid-19, comme les nationaux au Brésil et au Chili

P-au-P, 23 juin 2020 [AlterPresse] --- Les migrantes et migrants haïtiens sont frappés, aussi bien que les nationaux, par la pandémie de Covid-19 (le nouveau coronavirus) au Chili et au Brésil, 2e pays le plus affecté au monde par épidémie (derrière les États-Unis d’Amérique), selon les données recueillies par AlterRadio/AlterPresse.

Étant déjà en situation difficile à cause de leur situation irrégulière, ils sont aussi touchés par la maladie, au Brésil.

De plus, ils n’ont pas accès à des programmes de soins de santé, explique Géralda Sainville, responsable de communication à la plateforme Groupe d’appui aux rapatriés et aux réfugiés (Garr), qui intervenait, ce mardi 23 juin 2020, à l’émission FwoteLide sur AlterRadio 106.1 Fm.

Une pétition a été signée au Brésil, pour demander aux autorités de faciliter l’accès aux soins de santé à toutes personnes, y compris les migrantes et migrants.

Certains de ces migrants haïtiens sont, pourtant, en première ligne dans la lutte contre le virus, en apportant leur support pour sauver des vies, indique Sainville.

La plateforme Garr exprime ses inquiétudes par rapport aux difficultés, auxquelles sont confrontés ces migrants haïtiens, déjà en situation difficile.

Au Chili, des actions racistes et violentes sont posées, dans certains quartiers, contre les migrants haïtiens atteints de Covid-19.

Des Chiliens les accusent même d’apporter la maladie dans leur pays.

En République Dominicaine, la situation n’a pas changé pour les migrantes et migrants, qui continuent d’être privés d’assistance.

Aucune réponse officielle de l’ambassade d’Haïti à Santo Domingo n’a été donnée aux démarches du Garr.

Ce sont, de préférence, des organisations de la société civile, en République Dominicaine, comme Movimiento de mujeres dominico-haitianas (Mudha), qui ont apporté leur support aux migrantes et migrants haïtiens.

144 mille personnes, dont 98% de migrants haïtiens, ont perdu leurs emplois en territoire voisin d’Haïti, suivant les données de l’Organisation internationale pour les migrations (Oim) en République Dominicaine.

Il faut une gestion binationale de la pandémie. Sinon, beaucoup de gens risquent de ne pas recevoir leur argent, alerte la plateforme Garr.

Les ressortissantes et ressortissants haïtiens sont également nombreux à être touchés par la pandémie de Covid-19, sur le territoire voisin. A cause du racisme subi dans ce pays, les migrants ont beaucoup de difficultés à trouver des accompagnements, déplore-t-elle.

Cette situation a occasionné un flux migratoire vers Haïti, où 60 mille personnes y sont retournées depuis plus de deux mois (depuis mars 2020).

Les autorités dominicaines ont déployé plus de 10 mille militaires sur la frontière, pour avoir un contrôle et éviter que les ressortissants haïtiens retournent en République Dominicaine, en cas d’aggravation de la situation en Haïti.

Malgré les mesures sécuritaires prises, les va-et-vient continuent sans cesse en différents points de la frontière haïtiano-dominicaine.

La plateforme Garr critique le manque de contrôle, exercé sur celles et ceux qui rentrent dans le pays, sans respecter les gestes barrières.

Concernant les personnes rapatriées des Bahamas, il n’y a pas d’information sur celles qui seraient atteintes du nouveau coronavirus.

C’est la responsabilité des autorités haïtiennes d’assurer le retour des migrantes et migrants haïtiens bloqués en terre étrangère, en prenant en considération les mesures de sécurité en matière de santé, pour éviter qu’il y ait d’autres cas de Covid-19 importés.

La plateforme Garr appelle les autorités étrangères à faire preuve de plus d’humanité, envers les personnes réfugiées et migrantes, à privilégier la vie des gens et à garantir le respect de leurs droits.

Au niveau de l’Office national de la migration dans le Nord, des dispositions sont prises pour recevoir les compatriotes lorsqu’ils rentrent au pays, indique Kerwing Augustin, directeur régional Nord de l’Office national de la migration (Onm).

Par rapport à la pandémie de Covid-19, les stratégies ont changé. L’Onm travaille de concert avec la santé publique. Une brigade de la santé publique est mise en place pour recevoir les personnes rapatriées.

Des espaces, pour placer les personnes atteintes de Covid-19, lors des rapatriements, sont envisagés dans le Nord d’Haiti. [mj emb rc apr 23/06/2020 19:55]