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Mobilisation tous azimuts dans le sud de la Floride en faveur des illégaux haïtiens

P-au-P., 1 nov. 02 [AlterPresse] --- Des manifestations en cascade sont organisées devant le bureau du Service Américain de l’Immigration (INS) à Miami pour mettre la pression sur l’administration Bush afin d’obtenir l’élargissement des 235 réfugiés haïtiens arrivés de manière spectaculaire à Key Biscayne le 29 octobre. Une nouvelle fois, ce 31 octobre, de nombreux manifestants, dont des élus haitiano-américains, des activistes politiques et militants de défense des droits des humains, sont descendus dans les rues.

Le message est clair sur les différentes pancartes :"freedom for all Haitian refugees", "equal treatment". Les déclarations faites le 30 octobre par le gouverneur Jeb Bush en campagne dans le quartier afro-américain appelé "liberty city" n’ont pas suffit à assurer les groupes de pression.

M. Bush a publiquement reconnu que le traitement inflige aux haïtiens est discriminatoire. Il dit avoir entrepris des démarches auprès de son frère, le président Georges W. Bush. Les leaders des manifestants estiment que cette position est purement électoraliste, soulignant que le gouverneur avait auparavant fait des promesses non tenues en rapport avec le premier groupe des 198 réfugies débarqués le 3 décembre 2001.

" Le vote du 5 novembre prochain devrait sanctionner la politique américaine vis a vis des réfugiés haïtiens", a indiqué Marleine Bastien, dirigeante de la puissante organisation "Fanm Ayisyen Nan Miyami" (FANM).

Le consul général d’Haiti à Miami Guy Gérald Victor est monté aux créneaux le 31 octobre pour dénoncer le sort réservé aux Haïtiens par les responsables américains. "Le gouvernement haïtien a pris toutes les dispositions pour s’assurer que les droits des réfugiés sont respectés," a souligné le diplomate.

Les dirigeants de l’INS n’ont fait jusqu’ici aucune déclaration publique en réaction au mouvement de mobilisation de la communauté haïtienne. Les manifestants annoncent vouloir occuper "le béton" jusqu’au 5 novembre, le jour des élections générales en Floride.

Le leader noir américain Jesse Jackson ainsi que d’autres activistes sont attendus ce 2 novembre à Miami. Ils viendront exprimer leur soutien à la lutte en faveur de la libération des réfugiés haïtiens détenus depuis leur arrivée à Krome. Au nombre de ces compatriotes figurent des enfants et des femmes enceintes.

Six des Haïtiens incarcérés, accusés d’être les organisateurs du voyage, devraient être présentées au tribunal ce 1er novembre. [pe apr 01/11/02 09:00]