P-au-P, 12 juin 2020 [AlterPresse] --- Le gouvernement de facto de Joseph Jouthe n’accorde aucune priorité à l’agriculture et à l’environnement, dans le budget rectificatif 2019-2020, critique l’organisation Promotion pour le développement (Promodev), dans un communiqué transmis à l’agence en ligne AlterPresse.
La Promodev s’interroge sur l’absence de volonté des autorités étatiques, pour faire face à la famine et à la dégradation de l’environnement, sur le territoire national.
Seulement 3.4% du nouveau budget 2019-2020 a été attribué au Ministère l’agriculture, des ressources naturelles et du développement rural (Marndr), et seulement 0.6% au Ministère de l’environnement (Mde), relève-t-elle.
« Ces faibles allocations budgétaires, accordées aux ministères de l’agriculture et de l’environnement, traduisent clairement combien nous sommes vraiment loin de la voie de la sécurité alimentaire et du développement durable ».
La Promodev invite les autorités à se ressaisir, en acceptant de porter des modifications dans le budget rectificatif 2019-2020, qui correspondent aux besoins réels du peuple haïtien.
« Le gouvernement doit admettre que les priorités du moment sont l’agriculture, l’environnement, la santé et la sécurité », insiste la Promodev, soulignant combien la population haïtienne croupit dans la misère, pendant que le pays fait face à un lourd problème de dégradation de l’environnement et à la crise sanitaire provoquée par le Covid-19 (le nouveau coronavirus).
Par ailleurs, le pays vient de connaître un déficit de pluies, qui a duré plus de 12 mois (depuis l’année 2019).
De Fort-Liberté (Nord-Est) à Jérémie (Grande Anse, une partie du Sud-Ouest d’Haïti), le bilan pluviométrique de mars à mai 2020 fait partie des plus secs en 88 ans de mesure, derrière 1983, 1987 et 2005.
« Les agricultrices et agriculteurs de Limbé, Plaisance, Pilate (Nord) Bassin Bleu, Jean Rabel (Nord-Ouest) ont perdu leurs semences de haricots et d’autres cultures, durant ces deux derniers mois. Les paysannes et paysans de Léogane, Fondwa (Ouest), La Vallée de Jacmel, Jacmel, Marigot, Belle-Anse et Anse-à-Pitres (Sud-Est) n’arrivent pas à réaliser une campagne agricole ».
Ils ont totalement raté la campagne de printemps 2020, à cause d’une sécheresse prolongée, regrette l’organisation Promotion pour le développement.
Des problèmes de la faim frappent plusieurs départements géographiques du pays, notamment celui de la Grande Anse, où le curé (catholique romain) de la paroisse Sainte-Cécile de Tibelon à Jérémie a lancé un cri d’alarme, face à un grave problème de sécheresse, auquel sont confrontés les habitantes et habitants de la zone, depuis le mois de décembre 2019. [mj emb rc apr 12/06/2020 15:17]