Español English French Kwéyol

Sécurité : L’Office de la protection citoyenne demande de sanctionner les dérives des agents de la Police nationale d’Haïti

P-au-P, 12 juin 2020 [AlterPresse] --- À l’occasion des 25 ans d’existence (12 juin 1995-12 juin 2020) de la Police nationale d’Haïti (Pnh), l’Office de la protection de la citoyenne et du citoyen (Opc) appelle l’Inspection générale de la Pnh (IgPnh) à sanctionner, sans aucune forme de discrimination, toutes les dérives commises par les membres de ladite institution.

L’Opc demande de publier, dans un délai raisonnable, les rapports d’enquêtes sur les cas de violations de droits humains, perpétrées par des policiers nationaux, et d’adopter ou de créer une politique de proximité ou de rapprochement entre l’IgPnh et les membres de la Pnh, dans un rapport consulté par l’agence en ligne AlterPresse.

L’Office de la protection de la citoyenne et du citoyen recommande à la Direction générale a.i. de la Pnh d’adopter des mesures concrètes, visant à redonner confiance aux membres de l’institution policière.

Des réponses doivent être apportées aux desiderata des membres de l’institution policière, en rapport aux bonnes conditions de travail et à la sécurité sociale, conformément à l’article 25 de la déclaration universelle des droits humains.

La Direction générale a.i. de la Pnh est invitée à coopérer avec le Syndicat de la Pnh (Spnh) comme « structure légalement reconnue, pour une prise en charge des revendications des membres de la Pnh ».

Le mercredi 10 juin 2020, le titulaire du Ministère de la justice et de la sécurité publique (Mjsp), Lucmane Délille, a accusé le groupe dénommé Fantom 509 de vouloir attaquer le cortège de Jovenel Moïse.

Cette accusation est « totalement irresponsable ». Elle « ne vise qu’à discréditer le mouvement des policiers nationaux, qui se battent pour de meilleures conditions de travail », avait dénoncé le militant politique, l’avocat Michel André, dans un tweet.

L’Opc propose d’« envisager une réforme dans les curricula de la Pnh, en vue d’avoir des programmes de formation de base et de formation continue, axés sur une culture des droits humains ».

L’Opc appelle à « poursuivre les efforts, avec l’appui de la Commission nationale de désarmement, démantèlement et réinsertion (Cnddr), pour la mise en œuvre d’un plan stratégique pouvant combattre le climat d’insécurité, qui s’installe dans le pays, particulièrement dans l’aire métropolitaine ».

L’Igpnh et la Direction centrale de la police judiciaire (Dcpj) jouent un rôle déterminant, en matière du respect et de la protection des droits humains et de l’application de la justice pénale, rappelle l’Office de la protection de la citoyenne et du citoyen.

Toutefois, une lenteur a été observée dans le cadre de la publication des conclusions de certains rapports d’enquêtes, relatifs à des exactions des membres de la Pnh.

L’Opc exhorte les hauts dignitaires de l’État, dont le président de la république, à veiller au respect et à l’exécution de la Constitution, et à la stabilité des institutions, au regard de l’article 136 de la Constitution.

L’Office de la protection de la citoyenne et du citoyen appelle aussi le premier ministre, en sa qualité de président du Conseil supérieur de la police nationale (Cspn), à définir, dans le meilleur délai, le plan de réforme de la Pnh, avec la participation de hauts cadres de l’institution et des experts nationaux et internationaux, intéressés au fonctionnement de la Pnh. [mj emb rc apr 12/06/2020 14:40]