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Haïti-Santé : Des syndicats dénoncent la révocation arbitraire d’ouvrières et d’ouvriers, mis en quarantaine à cause du virus de Covid-19

P-au-P, 04 juin 2020 [AlterPresse] --- La Confédération des travailleuses et travailleurs des secteurs public et privé (Ctsp) dénonce la révocation arbitraire d’ouvrières et d’ouvriers, mis en quarantaine dans la branche du textile, pour cause de Covid-19 (le nouveau coronavirus).

« La loi indique qu’une absence de 3 jours doit être motivée alors qu’il y a des gens mis en quarantaine, qui ont été révoqués tout bonnement », critique le président de la Ctsp, Jean Bonal Fatal, qui intervenait, ce jeudi 4 juin 2020, à l’émission FwoteLide sur AlterRadio 106.1 Fm.

Plusieurs ouvrières et ouvriers ont été atteints du nouveau coronavirus, rapporte la Ctsp, qui déclare avoir ras-le-bol des actes de violations de droits humains, dont ont été victimes des ouvrières et ouvriers, notamment celles et ceux placés en quarantaine.

Ces personnes, qui présentaient des symptômes apparentés au Covid-19, ne se dirigent pas vers la médecine officielle. Elles s’orientent plutôt vers la médecine traditionnelle et l’automédication.

Le nombre d’ouvrières et d’ouvriers, atteints de Covid-19, a progressé au niveau du Parc industriel de Caracol (Nord-Est d’Haïti), passant de 2 à 5 cas d’infection au nouveau coronavirus.

Le code de travail stipule qu’un employé, qui tombe malade, doit présenter un certificat médical, lequel, pour la Ctsp, est difficile à trouver, dans ce contexte.

« Il n’y a même pas une inspection du travail, à laquelle nous pouvons porter les doléances et engager des suivis. Par rapport au respect des conditions de travail, nous sommes très loin » …

Les responsables d’usines seraient à deux doigts d’interdire aux ouvrières et ouvriers de faire passer leurs revendications.

Les inspecteurs sont contraints de négliger les questions, liées aux violations de droits humains et syndicaux, sous peine d’être révoqués, révèle la Confédération des travailleuses et travailleurs des secteurs public et privé.

L’accès au travail est refusé aux femmes, une fois qu’elles tombent enceintes dans la branche du textile. Les femmes enceintes, exclues des usines, ne reçoivent aucun accompagnement de l’État.

La direction du travail, placée pour faire appliquer les lois du travail, serait en train d’encourager de graves violations de droits humains des ouvrières et ouvriers.

Il y a des ouvrières et ouvriers renvoyés, qui ont pratiquement 3 mois chez eux.

Sur une base discriminatoire, celles et ceux, qui ont l’habitude de revendiquer pour le respect de leurs droits, n’ont pas été invités à retourner au travail.

Cette situation est condamnée par Télémaque Pierre, le porte-parole de la Plateforme syndicale des usines du textile-Batay ouvriye (Plasit-Bo), qui s’exprimait, également, ce jeudi 4 juin 2020, à l’émission FwoteLide sur AlterRadio 106.1 Fm.

La Plasit-Bo dénonce des malversations au niveau de l’administration de certaines compagnies, au préjudice des ouvrières et ouvriers.

Respect des principes de précautions dans les usines, mais ….

Les mesures de précaution sont plus ou moins respectées dans les usines de la branche du textile, constatent la Ctsp, la Plasit-Bo et le Syndicat des ouvriers du textile et l’habillement-Batay ouvriye (Sota-Bo).

Mais, les conditions, dans lesquelles les ouvrières et ouvriers viennent travailler, mangent et retournent chez eux, les expose à attraper la maladie de Covid-19, s’inquiète la Plateforme syndicale des usines du textile-Batay ouvriye.

« Les ouvrières et ouvriers ont recommencé à travailler dans les mêmes conditions qu’avant la crise sanitaire, due au Covid-19. Ce qui rend leur travail de plus en plus compliqué. Il y a un manque de mécanismes, mis en place pour les protéger ».

Il n’y a pas d’espaces de mise en quarantaine, pour isoler une ouvrière ou un ouvrier, qui présenterait des symptômes de la maladie de Covid-19.

Sur les 50% des payes mensuelles, promis par le gouvernement, aux travailleuses et travailleurs dans la branche textile, même les 25 % sont difficilement honorés, critique la Confédération des travailleuses et travailleurs des secteurs public et privé (Ctsp). [mj emb rc apr 04/06/2020 19:55]