P-au-P, 25 mai 2020 [AlterPresse] --- L’institut pour la justice et la démocratie en Haïti (Ijdh), le Centre (américain) pour la recherche économique et politique (Cepr) et Haitian Bridge Alliance (Hba) appellent les autorités américaines à suspendre la déportation, annoncée pour le mardi 26 mai 2020, vers Haïti, de 78 Haïtiennes et Haïtiens, dont 9 enfants, selon les informations rassemblées par l’agence en ligne AlterPresse.
Au moins neuf détenus, qui auraient été testés positifs au virus de Covid-19 (le nouveau coronavirus), figurent parmi les 78 Haïtiennes et Haïtiens, présents sur le manifeste du vol d’expulsion, prévu le mardi 26 mai 2020, préviennent ces organisations.
L’intention, affichée par le gouvernement américain, d’expulser des passagères et passagers, dont « on sait qu’ils ont été testés positifs pour le Covid-19 et qui n’ont pas un statut de « guéris », montrent qu’il manque de respect pour Haïti, son gouvernement et son peuple ».
Le panel scientifique gouvernemental haïtien avait demandé de suspendre les vols d’expulsion, rappellent ces organisations qui demandent au président Jovenel Moise de suivre les conseils de ses conseillers scientifiques, en arrêtant les expulsions pendant la pandémie de Covid-19.
Parmi les 68 ressortissants haïtiens, déportés en Haïti, en provenance des États-Unis d’Amérique, au cours du mois d’avril 2020, au moins trois d’entre eux ont été testés positifs au Covid-19.
L’ancien chef paramilitaire Emmanuel Toto Constant, condamné par contumace par le système judiciaire haïtien pour crimes, se trouve dans la liste des personnes, qui devraient être déportées par les États-Unis d’Amérique.
Plusieurs organismes de droits humains, dont le Bureau des avocats internationaux (Bai) et le Réseau national de défense des droits humains (Rnddh), ont appelé le parquet près le tribunal civil de la Croix-des-Bouquets (nord-est de la capitale) à procéder à l’arrestation d’Emmanuel Toto Constant, à son arrivée en Haïti.
« Il est peu probable que, dans la situation actuelle prévalant en Haïti, Emmanuel Toto Constant soit passible de la peine, à laquelle il est condamné. Ainsi, est-il moralement tordu et mal, et déstabilisant pour le gouvernement américain, de l’envoyer maintenant en Haïti », pensent l’institut pour la justice et la démocratie en Haïti (Ijdh), le Centre (américain) pour la recherche économique et politique (Cepr) et Haitian Bridge Alliance. [emb rc apr 25/05/2020 10:36]