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Accusations de viols de footballeuses mineures contre Yves Jean-Bart

Haïti-Justice : Le Rnddh souhaite la mise à l’écart d’Yves Jean-Bart à la tête de la Fhf, pour une enquête « en toute sérénité »

Yves Jean-Bart admet avoir eu une fille d’une ancienne joueuse d’Anacaona Football Club, rencontrée en l’année 2000

« Plusieurs personnalités du pays, évoluant dans la sphère du football, sont au courant de ces pratiques de marchandage sexuel contre avantages, entre les dirigeants de clubs et les jeunes », avouent des journalistes sportifs, interrogés par le Réseau national de défense des droits humains (Rnddh).

P-au-P, 22 mai 2020 [AlterPresse] --- Yves Jean Bart doit s’écarter de la présidence de la Fédération haïtienne de football (Fhf), pour que « l’enquête judiciaire soit menée en toute sérénité », recommande un rapport du Réseau national de défense des droits humains (Rnddh), en date du jeudi 21 mai 2020, dont a pris connaissance l’ageence en ligne AlterPresse.

Ce rapport, d’une douzaine de pages, s’intitule « Allégations de violences sexuelles, d’avortements forcés et de marchandages sexuels à l’Académie Camp Nou : Le Rnddh exige une enquête judiciaire sérieuse ».

Le Rnddh se dit convaincu que le président la Fhf, Yves Jean-Bart ainsi que son cartel peuvent faire de l’ombre à une enquête judiciaire impartiale.

Il demande au Ministère de la jeunesse, des sports et de l’action civique (Mjsac) d’intervenir, en vue de réguler les relations entre les dirigeants de clubs et les joueuses, et d’établir une procédure de plainte anonyme.

L’Institut du bien-être social et de recherches (Ibesr) doit établir, de concert avec le Mjsac, une stratégie continue d’évaluation de l’Académie Camp Nou, pour superviser les conditions générales de vie et d’apprentissage des mineures et mineurs, et jeunes adultes, qui y sont gardés en formation.

Le Rnddh exhorte ces institutions publiques à mettre à disposition, au profit des mineures et mineurs et des jeunes adultes, des psychologues et d’autres travailleuses et travailleurs de sciences humaines, appelés à les accompagner.

Les victimes ainsi que les complices, ou toutes autres personnes impliquées dans ces cas de violences sexuelles, doivent être identifiés par la Brigade de protection des mineures et mineurs (Bpm), à travers une enquête, dont les résultats seront transférés aux autorités judiciaires, pour que toute la lumière soit faite autour de ce dossier.

L’organisme de défense des droits humains a interviewé 26 personnes, parmi lesquelles 7 ont requis l’anonymat, lors de son enquête, réalisée du mercredi 6 au mercredi 20 mai 2020.

« Yves Jean-Bart a un enfant d’une ancienne joueuse », révèle l’un des responsables de clubs, interrogés par le Rnddh, tout en estimant qu’ « il revient à la justice de mener son enquête et de faire la lumière autour de ce dossier ».

L’accusé Yves Jean-Bart a admis qu’en 2000, il s’était rendu en République Dominicaine, où il a rencontré une ancienne joueuse d’Anacaona Football Club, avec qui il a eu une fille, rapporte le Rnddh.

« Plusieurs personnalités du pays, évoluant dans la sphère du football, sont au courant de ces pratiques de marchandage sexuel contre avantages, entre les dirigeants de clubs et les jeunes », avouent des journalistes sportifs, interrogés par le Rnddh.

Ces pratiques, qui constituent, en fait, un secret de polichinelle, « ne sont jamais dénoncées, car, nombreuses sont les personnes influentes, impliquées dans la perpétration de ces actes », poursuivent-ils.

« Yves Jean-Bart s’est, à chaque fois, arrangé pour avoir, sous sa coupe, les victimes. Tel est le cas, par exemple, d’une jeune joueuse de football, qui a été victime d’abus sexuels de la part du président Yves JEAN-BART. Elle a, par la suite, intégré le ranch où elle a travaillé un certain temps. »

Yves Jean-Bart s’est présenté, le jeudi 21 mai 2020, pour une deuxième fois, au parquet près le tribunal civil de la Croix-des-Bouquets (au nord-est de la capitale, Port-au-Prince), pour répondre aux questions du commissaire du gouvernement, Me. Maxime Augustin, sur les accusations de viols sur de jeunes joueuses mineures de football, portées contre lui.

A cause d’absence de plainte contre Yves Jean-Bart, donc « de matière », le commissaire du gouvernement près le tribunal civil de la Croix-des-Bouquets a annoncé le renvoi du dossier au cabinet d’instruction, pour les suites nécessaires.

Les jeunes joueuses mineures de football, présumées victimes de viols de Yves Jean-Bart, feraient l’objet de menaces de morts, selon un nouvel article, publié sur le site du journal britannique « The Guardian ».

Ces menaces de mort feraient suite aux accusations, proférées contre Yves Jean-Bart, selon le journal britannique « The Guardian », signalant l’ouverture d’une enquête, par les autorités judiciaires haïtiennes, sur ces allégations d’abus sexuels sur les victimes présumées. [mj emb rc apr 22/05/2020 14:25]