L’Unité de lutte contre la corruption (Ulcc) conteste la position de l’Opc sur les agissements de l’Ulcc dans le dossier de subvention publique au Rnddh. « L’attitude de l’Ulcc traduit le degré d’ignorance sur la mission et les attributions de l’Opc », insiste l’Office de protection de la citoyenne et du citoyen.
P-au-P, 12 mai 2020 [AlterPresse] --- L’Unité de lutte contre la corruption (Ulcc) critique ce qu’elle qualifie d’ « ingérence de l’Office de la protection de la citoyenne et du citoyen » (Opc) dans « l’enquête judiciaire », liée au dossier de subvention impliquant le Réseau national de défense des droits humains (Rnddh).
« Cette ingérence » traduit « une absence d’objectivité évidente, qui laisse entrevoir une conclusion partisane et intéressée dans le dossier », estime le directeur général de l’Ulcc, Me. Rockefeller Vincent, dans une correspondance, adressée, le mardi 12 mai 2020, au protecteur du citoyen, Me. Renan Hédouville, et dont a pris connaissance l’agence en ligne AlterPresse.
« Sa qualité de défenseurs des droits humains, qu’il met en avant, pour justifier sa position, n’est pas synonyme d’immunité, ni n’encourage l’impunité », souligne l’Ulcc à l’attention du protecteur du citoyen.
« Les défenseurs de droits sont partisans de la reddition de comptes, qui constitue le fondement de ce dossier », dit Rockefeller Vincent.
Me. Rockefeller Vincent n’aurait pas été renvoyé de l’appareil judiciaire, en 2006, mais promu comme Substitut du commissaire du gouvernement près la Cour d’appel de Cap-Haitien, contrairement à ce qu’a avancé l’Opc, déclare l’Ulcc.
« Cette invective dirigée, assimilable à une tentative d’intimidation, n’arrêtera pas l’enquête en cours, ni le combat contre la corruption dans le pays ».
Cependant, « cette attitude, affichée (par l’Ulcc), traduit le degré d’ignorance de plus d’un, sur la mission et les attributions de l’Opc, au regard de sa loi organique de mai 2012, votée par le parlement haïtien », relève l’Office de la protection de la citoyenne et du citoyen, dans une correspondance responsive immédiate à l’Ulcc.
« L’Opc est une institution indépendante, créée par la constitution de 1987. Il n’est soumis ni au contrôle hiérarchique d’une autorité administrative, ni à la tutelle d’une institution administrative ou politique. Il ne reçoit, dans l’exercice de ces attributions, aucune instruction. Il entretient, cependant, des relations fonctionnelles avec les autres Institutions de l’Etat », rappelle Hédouville, en référence à l’article 2 de la loi organique de l’Opc (loi de mai 2012).
« L’avis de recherche, décerné à l’encontre de Madame Marie Gesly Damas Jean Pierre peut être assimilée, à bien des égards, à une revanche contre le Rnddh », insiste l’Opc.
Il exhorte Me. Rockefeller Vincent à faire de l’Ulcc une véritable institution de lutte contre la corruption, en dehors de toute idée de revanche ou de persécutions de citoyennes et citoyens dans le pays.
L’Ulcc avait émis un « surprenant » avis de recherche à l’encontre de l’administratrice du Rnddh, Marie Gesly Damas Jean-Pierre, en rapport au dossier de subvention d’un montant d’un million cinq cent mille gourdes (Gdes 1,500,000.00), octroyé, en 2016, au Rnddh, par le Bureau de Monétisation d’aide au développement (Bmpad), alors dirigé par Patrick Noramé.
La Plateforme des organisations haïtiennes des droits humains (Pohdh), dont fait partie le Rnddh, appelle le directeur de l’Unité de lutte contre la corruption (Ulcc), Me. Rockefeller Vincent, à ne pas détourner, ni transformer l’institution qu’il dirige, en un espace de persécution du Réseau national de défense des droits humains (Rnddh), dans une note de solidarité avec le Rnddh.
Tout en condamnant les tirs d’armes, dans la nuit du dimanche 10 mai 2020, contre les locaux du Rnddh, la Pohdh met en garde les autorités gouvernementales contre toute manipulation, à des fins de persécutions politiques, du dossier de subvention, qui a été octroyée, en 2016, au Rnddh. [mj emb rc apr 13/05/2020 13:45]