P-au-P, 12 mai 2020 [AlterPresse] --- Environ une quinzaine d’organisations de la société civile haïtienne [1] appellent les autorités haïtiennes à prendre des mesures urgentes, pour accompagner les compatriotes haïtiens, bloqués, depuis mars 2020, aux États-Unis d’Amérique et dans d’autres pays, dans une lettre ouverte, en date du lundi 11 mai 2020, adressée au président Jovenel Moïse et dont a pris connaissance l’agence en ligne AlterPresse.
Ces migrantes et migrants haïtiens y sont restés contre leur volonté, en raison des mesures restrictives liées à la pandémie de Covid-19, regrettent ces organisations, soulignant combien la responsabilité de faciliter leur retour au pays incombe à la présidence politique en Haïti.
Les mesures de contrôle sanitaire nécessaires doivent être appliquées par l’État haïtien, à l’égard de ces migrantes et migrants haïtiens, lors de leurs rapatriements.
Des milliers de migrantes et migrants haïtiens sont également bloqués en République Dominicaine.
« Étant actuellement au chômage, elles/ils ne peuvent pas survivre, suite aux mesures de confinement et de couvre-feu, mises en place sur le territoire voisin. N’ayant pas été touchés par les différents programmes du gouvernement dominicain, ces gens sont en train de mourir de faim », alertent ces organisations.
Elles recommandent au gouvernement haïtien de faciliter le retour, en Haïti, des compatriotes haïtiens, bloqués avec un visa non-immigrant aux États-Unis d’Amérique (et éventuellement dans d’autres pays), à cause du Covid-19.
Elles demandent également au gouvernement haïtien d’accompagner les migrantes et migrants haïtiens, en difficulté en République Dominicaine, en facilitant leur retour dans le pays ou en les supportant par des programmes économiques, via l’ambassade d’Haïti à Santo Domingo et les consulats.
Renforcer la vigilance au niveau de la frontière haïtiano-dominicaine, dans le contexte pandémique, en vue d’un vrai contrôle sanitaire des personnes, qui reviennent du territoire dominicain, et mettre en place des programmes sociaux pour assister les migrantes et migrants retournés, ainsi que les populations frontalières, sont parmi les autres propositions formulées. [emb rc apr 12/05/2020 12:40]
[1] Les organisations signataires de la lettre, du 11 mai 2020,
à Jovenel Moïse, sont :
1. Groupe d’appui aux rapatriés et refugiés (Garr) ;
2. Collectif Défenseurs Plus ;
3. Commission épiscopale nationale (catholique romaine) Justice et Paix (Ce-Jilap)
4. Sant Pon Ayiti
5. Réseau frontalier Jeannot Succès (Rfjs) ;
6. Òganizasyon Fanm Kreyòl Beladè (Ofkb) ;
7. Collectif des organisations pour la défense des droits des migrants rapatriés (Coddemir) ;
8. Solidarité haïtienne de défense des droits humains (Sohdh) ;
9. Plateforme Genre du Nord-Est (Pgne) ;
10. Mouvman Fanm Beladè (Mfb) ;
11. Centre d’action pour le développement (Cad) ;
12. Centre de réflexion et de recherche sur la migration et l’environnement (Cerremen) ;
13. Association des femmes dévouées pour le développement de la commune de Belladère (Afddecb) ;
14. Service Jésuite aux Migrants/Solidarite Fwontalye-Haïti (Sjm-SFw-Haïti).