P-au-P., 20 mai 05 [AlterPresse] --- La Plateforme Nationale de Sécurité Alimentaire (PFNSA) regroupant des institutions nationales et internationales de promotion du développement, a organisé ce 20 mai à Port-au-Prince, une journée de réflexion sur la question de la sécurité alimentaire en Haïti.
Durant cette rencontre la PFNSA a fait la présentation du premier rapport de synthèse sur la vulnérabilité à l’insécurité alimentaire dans le pays, un document produit dans le cadre des activités de l’observatoire sur la situation des populations haïtiennes vulnérables.
Le rapport de la PFNSA, qui a suscité un intense débat parmi les participants, montre une forte dépendance d’Haiti en matière alimentaire.
L’offre de biens alimentaires en Haïti provient de la production locale, des importations et de l’aide alimentaire. Mais, la production nationale est passée de 57.2 % en 1999 à 37.7 en 2003, et parallèlement, les importations alimentaires de 21.9 % à 35.9 % durant la même période. Les experts ont conclu à un déficit d’environ 15.4 % à combler.
Les importations de biens alimentaires représentent 25 % des importations totales du pays. Les devises pour financer ces importations dépendent des capitaux étrangers et des transferts des Haïtiens émigrés à leur famille. Etant donné que l’Etat ne contrôle pas ces paramètres, il en résulte une insécurité alimentaire pour les ménages, s’inquiète la PENSA.
« Il suffit d’une rareté de devises : moyens de financements des importations, pour avoir une hausse de prix sur le marché local, ce qui met les ménages dans l’impossibilité de se payer une ration alimentaire suffisante », relève le document.
Parmi les participants aux échanges, figurait l’ex premier ministre Rosny Smarth, qui dirige le Comité Protos Haiti. L’un des obstacles majeurs dans le domaine de la production alimentaire en Haiti, demeure le foncier, a-t-il indiqué. « Le problème foncier est très complexe », a-t-il souligné en mettant l’accent sur la nécessité d’une restructuration en vue d’une production viable.
D’autres problèmes ont été soulevés par les participants, dont la pratique archaïque de l’agriculture, la maigre part du budget national ( moins de 6%) allouée à la production agricole et l’absence de considération du capital global réservé à la production agricole.
Pour Camille Chalmers de la Plateforme de Plaidoyer pour un Développement Alternatif (PAPDA), il faut prendre en compte le concept de la souveraineté alimentaire, focaliser l’attention sur la production alimentaire paysanne et familiale, accorder la priorité au marché local et national, insister sur l’accès à la terre et aux ressources d’importance vitale et reconnaître le rôle de la femme dans l’agriculture. [fl gp apr 20/05/2005 19:50]