P-au-P, 08 mai 2020 [AlterPresse] --- Le Réseau national de défense des droits humains (Rnddh) condamne les actes d’intimidation et de persécution, qui seraient orchestrés par l’Unité de lutte contre la corruption (Ulcc) à son endroit, dans un communiqué transmis à l’agence en ligne AlterPresse.
Le « surprenant » avis de recherche de l’Ulcc, émis à l’encontre de l’administratrice de l’organisation, Marie Gesly Damas Jean-Pierre, constitue « un acte de lâcheté, d’intimidation et de persécution », estime le Rnddh, soulignant combien la concernée a adressé, le 4 mai 2020, au directeur de l’Ulcc, Me. Rockfeller Vincent, un document contestant la convocation de l’Ulcc.
« Le 23 mars 2020, l’Ulcc a sollicité du Rnddh des documents, en lien à une enquête en cours, relativement au financement reçu par le Rnddh, le 29 novembre 2016, du Bureau de monétisation et des programmes d’aide au développement (Bmpad) », relate le communiqué.
Les rapports narratifs et financiers, relatifs à cette subvention, ont été acheminés au Bmpad le 27 avril 2017, puis transférés à la Cour supérieure des comptes et du contentieux administratif (Cscca), en date du 27 août 2018, après l’audit institutionnel et financier de l’institution, signale le Rnddh.
Le Bmpad avait partiellement financé des activités du Rnddh, en rapport à l’observation électorale passée.
Le directeur de l’Ulcc utilise l’institution (dont la mission est de former la population sur les actes de corruption et d’enquêter sur des faits de corruption) à des fins inavouables, argue l’organisme de défense des droits humains.
« Maître Rockfeller Vincent, ancien commissaire du gouvernement près le tribunal de première instance du Cap-Haïtien, a été indexé, en 2006, dans un éclaboussant scandale de libération de grands criminels, à qui on reprochait des faits de viols, d’assassinats et d’enlèvements suivis de séquestration contre rançon », rappelle le Réseau national de défense des droits humains.
Rockfeller Vincent a été révoqué, le 21 septembre 2017, de l’appareil judiciaire pour absence de performance, puis réintégré à titre de commissaire en chef de la Cour d’appel de Port-au-Prince, avant d’être nommé, le mercredi 23 janvier 2020, à la tête de l’Unité de lutte contre la corruption, en remplacement de Me. Claudy Gassant, nommé par arrêté présidentiel, publié le vendredi 29 novembre 2019. [emb rc apr 08/05/2020 14:00]