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Économie : L’économiste Jean Poincy préconise une agriculture de subsistance, durant la pandémie de Covid-19 en Haïti

P-au-P, 04 mai 2020 [AlterPresse] --- Les autorités étatiques devraient adopter une politique économique, pouvant encourager une agriculture de subsistance et la pêche en Haïti, recommande l’économiste Jean Poincy.

Ceci permettrait d’assurer la survie alimentaire de la population, selon Poincy, qui intervenait à l’émission FwoteLide sur AlterRadio 106.1 F.M.

Des mesures gouvernementales doivent être prises, en vue d’aider à rehausser l’économie nationale, en cette période de crise alimentaire.

Parmi ces mesures, la Banque de la république d’Haïti (Brh ou Banque centrale) devrait changer de politique monétaire, pour permettre aux gens d’avoir accès à des prêts à bon marché (non usuraires, non exorbitants).

Une politique commerciale devrait être également mise en oeuvre, pour empêcher l’importation des produits alimentaires dans le pays.

« Une fois ces différentes mesures adoptées, l’économie du pays sera active après la crise sanitaire de Covid-19 et le problème de la dépréciation de la gourde sera résolu ».

Le gouvernement de facto de Joseph Jouthe est très en retard, par rapport à la mise en place d’une cellule économique en pleine crise sanitaire (qui devrait déjà être prise, bien avant la confirmation de la pandémie en Haïti), estime l’ex-candidat à la présidence Jean Poincy.

La crise sanitaire pourrait être aussi porteuse de certaines opportunités, dans le pays, dans la mesure où Haïti ne peut pas importer suffisamment, selon l’analyse de l’économiste Poincy.

« La population devrait changer ses habitudes alimentaires, en raison de l’insuffisance et de l’augmentation des prix des produits, comme le riz, le maïs et le pois. La production devrait se baser sur les vivres alimentaires, comme la patate douce, l’igname et la figue-banane ».

Les autorités étatiques sont appelées à rassembler les techniciennes et techniciens, dans le secteur de l’agriculture, pour discuter sur les possibilités d’assurer la sécurité alimentaire de la population, dans cette période où l’importation des produits alimentaires est devenue mission impossible dans le pays.

Les nombreuses personnes en confinement de fait consomment beaucoup plus chez elles.

Il faudrait que les paysannes et paysans aient des intrants, pour planter et subvenir aux besoins de la population, avait souligné, en conférence de presse, le lundi 13 avril 2020, l’ingénieur agronome Talot Bertrand.

Un protocole devrait être établi, dans le cadre d’une cellule de réflexion conjointe, entre le Ministère de la santé publique et de la population (Mspp) et celui de l’agriculture des ressources naturelles et du développement rural (Marndr), dans l’objectif de permettre aux paysannes et paysans de traire les vaches et d’entretenir les jardins, entre autres, préconise Talot Bertrand. [dj emb rc apr 04/05/2020 13:20]