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Haïti-Justice : Différents organismes de droits humains mettent en garde contre toutes atteintes à la vie citoyenne, lors d’éventuelles opérations policières

P-au-P, 28 avril 2020 [AlterPresse] --- Les dirigeants de l’État seront tenus pour responsables de toutes atteintes à la vie des citoyennes et citoyens, mettent en garde différents organismes de droits humains, dans des positions transmises à l’agence en ligne AlterPresse.

Le président Jovenel Moïse, le titulaire du Ministère de la justice, Lucmane Délille, et le chef du gouvernement, Joseph Jouthe, seront les principaux responsables de toutes atteintes à la vie des citoyennes et citoyens, vivant au Village de Dieu (dans la périphérie sud de la capitale, Port-au-Prince), lors d’éventuelles opérations policières, sous prétexte de traquer des bandits, prévient l’Observatoire haïtien pour les droits humains (Ohdh).

Plusieurs organisations de droits humains continuent d’élever la voix contre l’ultimatum de 72 heures, accordé par Lucmane Délille aux habitantes et habitants de Village de Dieu.

Les opérations policières, annoncées dans cette zone, risqueraient de menacer les droits et la sécurité des habitantes et habitants.

Le titulaire du Ministère de la justice, Lucmane Délille, a foulé aux pieds les droits fondamentaux des habitantes et habitants à Village de Dieu, en particulier les personnes les plus défavorisées, en leur donnant un ultimatum de 72 heures pour vider les lieux, sans préparation, dénonce, également, l’Action internationale de droits humains (Aidh), dans une note.

Le gouvernement n’a rendu disponible aucun espace pour accueillir la population, pendant les opérations, fustige l’Aidh.

La première responsabilité du Ministère de la justice consiste à assurer la sécurité de chaque citoyenne et de chaque citoyen, vivant sur le territoire national, estime l’Ohdh, qualifiant « d’irresponsables et même de stupides » les propos de Lucmane Délille.

« Ces propos sont un message codé du gouvernement, demandant aux bandits d’aller se cacher, pour ne pas être appréhendés et traduits en justice ».

D’autres organisations de droits humains, dont Global justice clinic, le Bureau des avocats internationaux et plusieurs personnalités ont adressé une correspondance au président Jovenel Moïse, pour appeler, en urgence, le gouvernement à prendre des mesures, pour annuler les opérations policières prévues.

Les droits et la sécurité du peuple haïtien, particulièrement la population la plus vulnérable, doivent être protégés, exigent ces organismes de droits humains. [mj emb rc 28/04/2020 12:50]