P-au-P, 20 avril 2020 [AlterPresse] --- Des organismes de droits humains, dont le Réseau national de défense des droits humains (Rnddh) et le Collectif Défenseurs Plus condamnent la complicité et le laxisme des autorités, face aux actes de violences, perpétrés au sud de la capitale, Port-au-Prince, dans des interviews accordées à AlterRadio/AlterPresse.
Il faut passer dans la zone sud de la capitale, pour aller et venir de 5 (Ouest, Sud-Est, Nippes, Sud, Grande Anse) des 10 départements géographiques en Haïti.
Le Rnddh pointe du doigt l’implication des autorités, au niveau de l’État, dans les actes de violences perpétrés à la 3e circonscription de Port-au-Prince, provoquant la paralysie des activités en Haïti.
« Cette situation a dégénéré, suite à la distribution d’argent et de nourriture du Fonds d’assistance économique et sociale (Faes) et du Service national de gestion des résidus solides (Sngrs) à deux gangs bénéficiant du support du pouvoir en place ».
Offusqués pour n’avoir pas reçu leurs parts, les bandits de Gran Ravin ont attaqué la population des 2e et 3e avenues Bolosse, explique à AlterRadio/AlterPresse, le directeur exécutif du Rnddh, Pierre Espérance.
Dans de pareilles situations, les plus vulnérables restent les femmes et les enfants, alerte lee Rnddh.
« Cette situation suffit pour déclarer un état d’urgence pour la zone sud de la capitale. En moins de 2 semaines, une trentaine de personnes ont été tuées », signale, pour sa part, le Collectif Défenseurs Plus.
La situation, qui se développe dans les zones de 4e et 5e avenues Bolosse, est inquiétante pour la population.
Le Collectif Défenseurs Plus appelle les autorités à faire preuve de volonté, pour aider à résoudre ce problème d’insécurité, pour rétablir l’ordre et punir les coupables.
Le co-directeur du Collectif Défenseurs Plus, Antonal Mortimé, demande au Conseil supérieur de la police nationale d’Haïti (Cspn) de se réunir, en urgence, pour trouver une solution au problème d’insécurité, qui règne dans les quartiers de la zone sud de la capitale, Port-au-Prince.
En conférence de presse, le mercredi 15 avril 2020, le premier ministre Joseph Jouthe a affirmé être en négociation avec les bandits, en ce qui concerne la levée de séparateurs dressés par la Police nationale d’Haïti (Pnh), afin de limiter leurs déplacements au Bicentenaire.
« Izo 5 segonn (Nom d’un chef de gang du Village de Dieu), je vous ai mis en contact avec la Commission nationale de désarmement, de démantèlement et de réinsertion (Cnddr). Car, vous m’avez confié que les séparateurs vous gênent. Vous allez devoir remettre les armes. Sinon, je ferai ériger un mur, en lieu et place des séparateurs », a déclaré Jouthe. [mj emb rc apr 20/04/2020 14:05]