Cap-Haïtien, 15 avril 2020 [AlterPresse] --- Le président de la Société capoise d’histoire et de patrimoine, Emile Junior Eyma déplore l’absence d’efforts, du côté des autorités étatiques, pour protéger les patrimoines, suite à l’incendie ayant ravagé le toit de la chapelle (catholique romaine) de Milot (Nord), à l’aube du lundi 13 avril 2020.
« L’église de Milot fait partie des institutions, engagées dans les 350 ans (en 2020) de la ville du Cap-Haïtien ainsi que dans les 200 ans de la mort (8 octobre 1820) du roi Henry Christophe », indique Junior Eyma, dans une interview accordée à AlterRadio/AlterPresse.
Les autorités devraient prendre les dispositions nécessaires, qui leur permettraient de prévoir et d’anticiper ces genres de catastrophes, dans un site classé « patrimoine mondial ».
« Il n’y a aucune surveillance des sites haïtiens. Cette situation permet à n’importe qui de se donner le droit de réaliser toutes sortes d’activités irrégulières, aux abords de ces sites. Ce qui représente une vraie menace pour ces sites ».
Avec le faible budget mis à disposition, l’Institut de sauvegarde du patrimoine national (Ispan) ne peut pas accomplir ses différentes missions, envers les patrimoines nationaux, relève la Société capoise d’histoire et de patrimoine.
L’incendie, survenu, le lundi 12 avril 2020, au toit de la chapelle (catholique romaine) de Milot est l’occasion d’approcher la question de « protection de nos patrimoines », tant au niveau sécuritaire, stratégique et de participation citoyenne, qu’au niveau des relations interministérielles.
La situation économique grave, que connaît la république d’Haïti, ne devrait point encourager la nonchalance institutionnelle, ni servir de prétexte à l’absence de dispositions institutionnelles adéquates pour garantir la protection des patrimoines, estime la Société capoise d’histoire et de patrimoine, qui préconise la mise en oeuvre d’actions de sensibilisation de la population sur l’importance des patrimoines dans le pays.
Construite entre 1810 et 1813 par Henry Christophe, la chapelle (catholique romaine) de Milot est « un trésor perdu pour les générations présentes et futures », a souligné, à travers un tweet, la Mexicaine Pilar Álvarez Laso, représentante du Bureau de l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (Unesco) à Port-au-Prince. [rf emb rc apr 15/04/2020 15:35]