P-au-P, 15 avril 2020 [AlterPresse] --- « Ce contrat constitue la première opération de corruption, dans laquelle est impliqué le gouvernement que vous dirigez, et, par conséquent, le premier test de votre volonté à ne pas engager des ressources de l’Etat dans des actes de corruption, notamment dans un contexte menaçant de propagation du coronavirus en Haiti », relève le regroupement Ensemble contre la corruption (Ecc) [1], dans une lettre ouverte adressée au premier ministre Joseph Jouthe et dont a pris connaissance l’agence en ligne AlterPresse.
Ce regroupement d’organisations de défense des droits humains demande à l’Etat haïtien des explications, autour du contrat, qu’il a signé avec une firme chinoise pour l’achat, en Chine, de 18 millions de dollars américains (Ndlr : US $ 1.00 = 100.00 gourdes ; 1 euro = 116.00 gourdes ; 1 peso dominicain = 2.00 gourdes aujourd’hui) de matériels sanitaires et hospitaliers, en relation avec la pandémie de Covid-19 (le nouveau coronavirus).
Des éclaircissements doivent aussi être apportés au sujet de la firme chinoise Bowang Xu Xiao, ayant bénéficié du dit contrat, par l’intermédiaire de la firme Preble-Rish Haïti S.A.
Ce contrat d’acquisition de matériels en Chine, qui n’a pas été soumis à l’appréciation de la Cour supérieure des comptes et du contentieux administratif (Cscca), constitue une violation des articles, portant sur la prévention et la répression de la corruption, en Haïti, souligne le regroupement Ensemble contre la corruption.
Une commande de plus de 18 millions de dollars américains a été placée, par le gouvernement de Joseph Jouthe, pour l’achat, en Chine, de matériels sanitaires et hospitaliers, dont des gants médicaux, des blouses stérilisées, des analyseurs automatiques de biochimie, des respirateurs, des lits d’hôpitaux, des masques. [emb rc apr 15/04/2020 13:15]
[1] Le regroupement Ensemble contre la corruption (Ecc) comprend la Commission épiscopale nationale (catholique romaine) Justice et Paix (Ce-Jilap), le Centre d’analyse et de recherche en droits humains (Cardh), le Centre œcuménique des droits humains (Cedh), le Conseil haïtien des acteurs non-étatiques (Conhane), le Réseau national de défense des droits humains (Rnddh), le Centre de recherche et de formation économique et sociale pour le développement (Cresfed), le Programme pour une alternative de justice (Paj) et le Sant Karl Lévêque (Skl)