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Efforts d’apprentissage pour intégrer les TIC au développement mondial

Paris, 18 mai 05 [AlterPresse] --- Les citoyennes et citoyens du monde doivent aujourd’hui mettre en œuvre un ensemble de dispositions humaines et techniques pour associer l’apprentissage des Technologies de l’Information et de la Communication (TIC), dont le satellite, au développement global.

Y arriver de manière durable, en relation avec ce que les Nations Unies appellent les Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD), implique un engagement de tous et de chacun à avoir une claire vision des réalités du savoir et une approche humaniste basée sur les gens et non la technique, mais plutôt sur les processus de construction et d’aménagement d’espaces de communication.

C’est ce qui se dégage de la conférence mondiale tenue du 11 au 13 mai 2005 au siège à Paris (France) de l’Organisation des Nations Unies pour l’Education, la Science et la Culture (UNESCO), autour du thème « TIC pour la formation au service du développement : les facteurs clés de réussite ».

La conférence, qui a réuni plus de 400 délégués internationaux, a été une initiative de l’UNESCO et du Club de Rome [1] dans le but d’aboutir à des conclusions devant servir d’apport à la deuxième phase du Sommet Mondial sur la Société de l’Information (SMSI) qui aura lieu à Tunis (Tunisie) en novembre 2005.

Identifier, mobiliser et organiser les actions des partenaires potentiels, échanger expérience et savoir-faire afin de mettre en œuvre le Plan d’Action et mettre en place des processus de contrôle et d’évaluation des progrès pour l’avenir, devraient être les résultats attendus à la deuxième phase du SMSI à Tunis pour la fin de l’année en cours.

A la fin de la première partie du SMSI déroulé à Genève (Suisse) en décembre 2003, « les dirigeants internationaux avaient suggéré de passer à l’action en mettant les technologies de l’information et de la communication au service du développement. Cela constituait leur réponse à la fracture numérique décrite comme un fossé du savoir entre celles et ceux qui ont accès aux outils de formation du XXI e siècle et celles et ceux qui n’y ont pas droit ».

Principaux points d’accord

Parmi les conclusions de la conférence mondiale de Paris du 11 au 13 mai 2005, les participantes et participants ont souligné la nécessité pour les utilisatrices et utilisateurs de retenir une approche holistique, consensuelle, fondée sur la coordination et la cohérence des actions avec les politiques régionales, et aussi de construire un cadre infrastructurel et des économies d’échelle, suivant la synthèse présentée au terme de la conférence dans la soirée du 13 mai.

Les populations sont invitées à ne pas redouter les TIC, mais à continuer de se les approprier par la formation, un esprit ouvert aux technologies, à faire preuve d’imagination, de créativité et de culture de l’Innovation, à créer une interdépendance entre la Technologie et l’Environnement, au cours du déploiement des activités.

Cela exige un engagement des communautés et des organisations non gouvernementales (ONG), par la promotion de l’artisanat et des savoir-faire locaux. Le travail à distance (teleworking) y est essentiel.

Cela devrait représenter un des éléments des OMD par « l’accroissement du savoir-faire des parties prenantes dans le domaine de la mise en œuvre des projets de renforcement des capacités, en utilisant les TIC gr^ace à la diffusion de leçons tirées de la conférence, d’études de cas et des conclusions de la conférence ».

Quelles formes revêtira alors le soutien de l’Etat, en ce qui concerne l’alimentation en énergie, suivant une optique novatrice qui encourage un regroupement de la demande ?

La disponibilité des ressources en énergie, pour pouvoir faire fonctionner les ordinateurs et accéder à l’Internet, a été soulevée comme une barrière par divers représentants des pays du Sud qui participaient à la conférence mondiale des 11 - 13 mai 2005.

Faciliter l’accès reste un défi pour de nombreux pays, quoiqu’un effort ait été consenti pour un fort pourcentage de non voyants en Alexandrie (Egypte), suivant le constat dressé par des délégués arabes.

En réalité, il faut aboutir à des partenariats basés sur la confiance entre différentes parties prenantes et impliquant à la fois des réseaux de personnes et des réseaux de projets. Les projets doivent être contextualisés et les programmes scolaires adaptés, en mettant l’accent sur une prise en compte des compétences et sur le multilinguisme.

Au-delà de la localisation des projets, il importe également d’examiner les conditions de renforcement des capacités des projets, sans renoncer à leur identité culturelle, et de mettre au point une stratégie par le biais de l’enseignement classique et non traditionnel.

« Ces conditions incluront les facteurs de réussite et de risques, des indicateurs et l’établissement de délais réalistes ».

Plus loin que les enseignants traditionnels, il convient de considérer les professionnels de l’éducation et de susciter un transfert d’expériences aux jeunes.

Parallèlement, les actrices et acteurs doivent beaucoup insister sur la qualité dans la gestion des projets, depuis le financement obtenu, en passant par la motivation et le rôle des femmes dans leur mise en œuvre.

Il faut « identifier les ressources requises selon les activités et les projets envisagés, en particulier les ressources financières et les expertises, et demandes de contribution correspondantes aux partenaires et aux parties prenantes », précise l’UNESCO.

En plus d’être transparents et ouverts, les projets doivent être exécutés dans une perspective d’autoamélioration, d’évaluation et de durabilité, pour assurer leur intégration et leur pérennité, travailler à partir d’un groupe ou d’un chœur de personnes qui prennent en charge un processus de démultiplication, faire en sorte qu’il y ait un relais après le départ d’une ONG, par exemple.

Pour l’UNESCO, les TIC, établies dans des contextes pertinents, sont des moyens pour enseigner. Ce qui devra induire la responsabilité de la communauté devenue souveraine et à même de servir de catalyseuse du développement économique et social.

La viabilité des projets, le rapport entre leur coût et leur efficacité ; le contrôle et l’évaluation d’impact, c’est-à -dire la définition précise de l’impact des projets, notamment pédagogique et social, la méthodologie d’évaluation et les ressources ; l’infrastructure requise, telle l’infrastructure de communication par satellite, les accords avec les télécommunications ainsi que l’alimentation électrique ; le contenu adéquat dans des langues appropriées ; les supporters locaux pouvant « rallier les cœurs et les esprits » de même que les aspects sociaux ; la disponibilité de ressources humaines, la nécessité de former des cheffes et chefs de projets ; l’adaptation de matériels informatiques et logiciels aux situations locales : il s’agit d’une approche globale de tout ce qui précède, préconisée par l’UNESCO.

Le suivi, qui sera assuré après la publication prochaine des actes de la conférence mondiale des 11 au 13 mai 2005, permettra de comprendre dans quelle mesure « les experts de l’industrie et des nouvelles technologies s’assurent que la technologie est adaptée au contexte du développement » et de déterminer « quelles solutions et méthodes de partenariat sont susceptibles de répondre aux besoins des pays en voie de développement ».

Ce défi de taille peut être relevé, à l’instar de la contribution de centaines de personnes ayant permis, par un travail de préparation énorme, la mise en commun de la formation et de la connaissance, de faire de la manifestation des 11 au 13 mai 2005 un succès.

A signaler que la conférence mondiale était diffusée en temps réel dans plusieurs pays, au moment où les échanges et interventions avaient lieu au siège de l’UNESCO à Paris. Les techniciennes et techniciens de la conférence, fortement applaudis, ont surpris les participantes et participants en reprenant et déroulant, au terme de la rencontre, des séquences visuelles de la manifestation des 3 jours.

« Effectivement, grâce à la technologie qui nous a contraint à la discipline, à des présentations synthétiques et brèves, nous sommes plus productifs dans l’exécution de nos projets, alors que l’UNESCO était jusque-là vue comme une institution ayant l’habitude d’accumuler des retards académiques », a observé Abdul Waheed Khan, Sous-Directeur général pour la Communication et l’Information à l’UNESCO.

A noter qu’une dizaine de déléguées et délégués du système d’information mondiale francophone pour le développement durable, plus connu sous le nom de Médiaterre, ont pris part à la conférence mondiale, pendant laquelle le système Médiaterre a été par ailleurs présenté à d’autres participantes et participants.

Le développement durable pourrait être défini comme « un développement qui répond aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures de répondre aux leurs », suivant une approche adoptée par la Commission mondiale de l’environnement et du développement (la Commission Brundtland).

La promotion de l’équité, l’amélioration de la qualité de vie et du bien-être des humains, la durabilité des ressources naturelles, la durabilité des emplois, des collectivités et des industries, le respect des obligations internationales, devraient constituer les objectifs du développement durable à atteindre au niveau mondial. [rc apr 18-05-05 14 :30]

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[1Fondé en 1968 à l’initiative d’Aurelio Peccei, un Italien membre du conseil d’administration de Fiat, et d’Alexander King, un scientifique écossais de haut calibre, fonctionnaire et ancien directeur scientifique de l’Organisation de coopération et de développement économiques, le Club de Rome doit son nom au lieu de sa première réunion à Rome, à l’Academia dei Lincei.

Le Club de Rome est une organisation non gouvernementale sans but lucratif constituée de scientifiques, d’économistes, de gens d’affaires, de hauts fonctionnaires internationaux ainsi que d’anciens et actuels chefs d’Etat de chacun des cinq continents qui croient qu’il est possible de changer l’avenir de l’humanité et que chaque être humain peut contribuer à l’amélioration de la société.

Le Club de Rome a pour mission d’agir en tant que catalyseur de changement mondial, indépendant et non officiel, qui définit, analyse et étudie les problèmes les plus cruciaux de l’humanité, et communique les résultats de ses travaux aux décideurs des secteurs public et privé, ainsi qu’au grand public au moyen de conférences, de rapports et de l’Internet.

En 1972, le Club a publié son premier rapport, Halte à la croissance ?, dont la notion de « croissance zéro » a suscité la controverse. On a fait remarquer qu’il n’envisageait pas jusqu’à quel point le développement technologique pouvait empêcher ou au moins retarder la progression du monde vers ses limites matérielles. Pour répondre à ces critiques, le Club a publié Sortir de l’ère du gaspillage : demain. Depuis, il a produit 26 autres rapports dans sa série appelée Rapports du Club de Rome. Au moyen de ces rapports, le Club amorce des débats d’envergure avec toutes sortes de publics et donne lieu à la réalisation d’initiatives porteuses de changement aux plus hauts niveaux.

Site web : http://www.clubofrome.org