P-au-P, 02 avril 2020 [AlterPresse] --- Le docteur Jean Hénold Buteau, néphrologue, professeur à la Faculté de médecine et de pharmacie (Fmp), de l’Université d’État d’Haïti (Ueh), et porte-parole du parti politique « Alternative socialiste », déplore l’absence de stratégie concrète, en Haïti, pour lutter contre la pandémie de Covid-19 (le nouveau coronavirus), dans une interview à AlterRadio/AlterPresse.
« Le gouvernement de facto de Joseph Jouthe fait des interventions, dont certaines paraissent tout simplement démagogiques, notamment l’intervention des autorités dans des supermarchés, pour surveiller des niveaux de surfacturation, alors qu’en Haïti nous n’avons pas une politique de prix pour les produits ».
« Il existe dans le pays une libéralisation totale des prix », rappelle le parti politique « Alternative socialiste ».
Les autorités ont interdit les bandes de raras [1] de circuler et tout autre rassemblement, pendant qu’elles réunissent des centaines de personnes, devant le kiosque Occide Jeanty au Champ de Mars, ainsi qu’à Carrefour Feuilles (au sud-est de la capitalee, Port-au-Prince), dans le cadre du processus de fabrication de cartes d’identification nationale « Dermalog » (du nom de la firme allemande, non validée, à deux reprises, par la Cour supérieure des comptes et du contentieux administratif (Cscca).
« Pour quelles raisons devrions-nous nous procurer une nouvelle carte, dans cette situation de lutte contre le nouveau coronavirus » ?, se demande le Dr. Jean Hénold Buteau.
Le premier bien-être des autorités serait d’assurer, en premier lieu, la survie des citoyennes et citoyens, au lieu de faire exactement ce qui met en danger la vie des citoyennes et citoyens, déplore-t-il.
« Un échec face à la pandémie du nouveau coronavirus serait fatal pour beaucoup d’actrices et d’acteurs, notamment les autorités au pouvoir et certaines actrices et certains acteurs internationaux ». [mj emb rc apr 02/04/2020 15:00]
[1] Ndlr : les raras sont des groupes à pied de musique traditionnelle, qui charrient, tous les ans, des foules de personnes, femmes et hommes, notamment en province, en Haïti, de la fin des festivités carnavalesques jusqu’au dimanche de Pâques.