P-au-P., 17 mai 05 [AlterPresse] --- En prélude à la journée internationale de télécommunication ce 17 mai 2005, la Société d’Animation et de Communication Sociale (SAKS) a organisé ce 16 mai à Port-au-Prince une conférence-débat sur le thème « Mouvement populaire, communication populaire et nouvelles technologies ».
Cette activité, qui a réuni différents acteurs sociaux, a pris l’allure d’un plaidoyer en faveur de l’accès de la grande majorité de la population des pays du sud en général et d’Haiti en particulier aux nouveaux outils technologiques de l’information et de la communication.
Intervenant en tant que panéliste à cette conférence, Gotson Pierre, coordonnateur du Groupe Médialternatif, a dressé le panorama de la révolution technologique intervenue dans le monde et ses implications sociales. « Le panorama social s’est complexifié », a-t-il dit, face aux nouvelles urgences imposées par la mondialisation néolibérale à l’echelle planétaire, dont les Technologies de l’Information et de la Communication (TIC) représentent le principal vecteur.
Selon Pierre, diverses experiences d’articulation à travers les TIC durant les 13 dernières années ont amené les mouvements sociaux à « revoir la notion d’hégémonie, reconnaître les limites de l’action isolée, admettre la nécessité du partenariat sur la base de valeurs communes pour maximiser leurs forces et diminuer leurs faiblesses ».
Le coordonnateur du Groupe Médialternatif a préconisé la promotion d’une « culture de réseau » au sein des mouvements sociaux haitiens. Ces derniers devront, selon lui, montrer plus de dynamisme dans leur uttilisation de l’Internet. Les mouvements devront aussi « développer la revendication du droit à la communication en tant que droit à l’accès et l’usage des TIC, promouvoir l’accès collectif et de proximité, exiger du gouvernement un plan approprié et mettre les TIC dans l’agenda de formation des membres des organisations de base.
Pierre a admis que ce sont là un ensemble de défis majeurs, puisque les conditions socio-économiques actuelles ne permettent que l’accès de 30000 personnes à Internet sur une population d’environ 8 millions d’habitants. L’accès à Internet est encore en majeure partie confiné à quelques villes.
Les mouvement sociaux doivent prendre en main « l’initiative de contraindre l’Etat haïtien à assurer aux citoyens des services d’accès aux TIC sur une base collective » a insisté Gotson Pierre. Cette question doit être à l’ordre du jour dans les « débats actuels de société » et doit impliquer non seulement le gouvernement, les milieux politiques, le secteur privé, mais aussi les acteurs sociaux, dans le but d’articuler des revendications et actions necessaires, a-t-il ajouté.
Selon Gustavo Gomez, spécialiste dans le domaine de la légalisation de radio communautaire, en Amérique Latine et dans les caraïbes, « Aujourd’hui les réflexions tournent autour d’un plan régional sur la société de l’information ». Tous les gouvernements y compris celui d’Haïti avaient pris l’engagement de réunir tous les secteurs de la société, pour l’élaboration de ce document avant novembre 2005, date retenue pour la tenue de la deuxième phase du sommet mondial sur la société de l’information à Tunis.
Les mouvements sociaux et d’autres organismes travaillants dans le secteur doivent être à l’avant-garde de ces initiatives, car personne ne pourra prendre cette responsabilité à leur place a martelé Gustavo.
Parallèlement, la SAKS a organise un atelier de formation de deux jours (16 au 17 mai) à l’intention des jeunes intervenants dans les radio communautaires de plusieurs régions du pays pour leur permettre d’appréhender divers aspects des TIC. [fl apr 17/05/2005 10:40]