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Santé : Le Réseau national de défense des droits humains alerte sur le risque de propagation de la pandémie de Covid-19, dans les prisons en Haïti

P-au-P, 27 mars 2020 [AlterPresse] --- Le Réseau national de défense des droits humains (Rnddh) déplore les mauvaises conditions de rétention et de détention, dans les prisons, qui représenteraient un risque de propagation de la pandémie de Covid-19 (le nouveau coronavirus), dans un rapport, intitulé « Covid-19 en Haïti : L’appui aux centres de rétention et de détention est insuffisant », dont a pris connaissance l’agence en ligne AlterPresse.

Parmi les observations faites par le Rnddh, « les matériels de protection, offerts aux commissariats (de police) et aux prisons, ne sont pas suffisants. La promiscuité, dans les garde-à-vue et dans les prisons, risque de favoriser la propagation du Covid-19. Les espaces de rétention et de détention ne sont pas suffisamment nettoyés ».

Ces constats découlent de visites, faites par le Rnddh, les lundi 23, mardi 24, et mercredi 25 mars 2020, à travers 12 commissariats de police et 6 prisons du département de l’Ouest, où se trouve la zone métropolitaine de la capitale, Port-au-Prince.

Il s’agit des commissariats de Port-au-Prince, de Pétionville, de Delmas 33, de la Croix-des-Bouquets, de Fonds-Verrettes, de Carrefour, de Gressier, de Léogâne, de Grand-Goâve, de Petit-Goâve, de Cabaret et d’Arcahaie, ainsi que des prisons civiles de Port-au-Prince, de la Croix-des-Bouquets, de Carrefour, de Cabaret, de l’Arcahaie et du Centre de rééducation des mineurs en conflit avec la loi (Cermicol).

« A date, aucun plan d’intervention, en faveur des agentes et agents, affectés dans les différents commissariats (de police) du département de l’Ouest, ou même pour venir en aide aux personnes gardées à vue, n’est connu », déplore le Réseau national de défense des droits humains.

Il n’y a pas, non plus, de prise en charge pour les agentes et agents ainsi que pour le personnel civil, affectés dans les prisons, qui devraient disposer de matériels de protection, comme des masques, des gants, en quantité suffisante, tandis qu’ils fréquentent les transports en commun et doivent revenir, le lendemain, sur leurs lieux de travail.

Certains commissariats de police disposent de plusieurs points de lavage obligatoire des mains. Cependant, d’autres en ont moins, ou n’en ont pas du tout, constate le Rnddh.

L’organisme de défense des droits humains recommande aux autorités d’approvisionner tous les commissariats dde police et prisons du pays en seaux, gants, masques de protection, gels nettoyants et lingettes, et d’installer des espaces de quatorzaine dans tous les espaces de rétention et de détention du pays.

« Asperger d’eau chlorée les cellules des garde-à-vue et des prisons, interdire la réception de nourriture dans les prisons, agir sur le surencombrement des cellules, en analysant les dossiers des détenus vulnérabilisés en raison de leur état de santé, assurer le transport des agentes et agents ainsi que du personnel civil, pour leur éviter le transport en commun, ouvrir l’accès à la prison civile de Petit-Goâve pour le transfert des détenus gardés dans le commissariat de Petit-Goâve, converti en prison », sont parmi les recommandations du Réseau national de défense des droits humains. [mj emb rc apr 27/03/2020 13:15]