P-au-P, 16 mars 2020 [AlterPresse] --- Les membres du Conseil de direction de l’Ecole normale supérieure (Ens) de l’Université d’Etat d’Haïti (Ueh) dénoncent les brutalités, perpétrées, le vendredi 13 mars 2020, par des agents de l’Unité de sécurité générale du Palais national (Usgpn) sur des étudiants, membres du personnel administratif et professeurs de l’Ens.
Des agents encagoulés de l’Usgpn « ont encerclé les locaux de l’École normale supérieure et ont tiré à hauteur de personne, pendant qu’ils balançaient des bonbonnes de gaz lacrymogènes, dans toutes les directions à l’intérieur de l’École », fustigent-ils, dans une note de protestation, dont a pris connaissance l’agence en ligne AlterPresse.
Une altercation entre des étudiants serait à l’origine de l’intervention des agents de l’Usgpn.
Ces agents de l’Usgpn ont brutalisé deux professeurs, dont l’un a été blessé à coups de crosse de fusil et a dû être conduit à l’hôpital.
Le véhicule du professeur en question a été criblé de balles et ses pneus ont été crevés à coups de couteau, relate la note de protestation.
Ces agents ont également malmené un membre du personnel administratif, alors qu’il n’avait aucune altercation avec eux.
Des dégâts matériels considérables ont été provoqués par ces agents de l’Usgpn.
La Direction de l’Ens qualifie d’ « inadmissibles, inacceptables et injustifiables » de tels agissements, qui rappellent les sombres jours de la dictature des Duvalier.
« L’insécurité, qui règne dans les quartiers populaires, rattrape désormais écoles et universités ».
La faculté Ens appelle à la solidarité et à la mobilisation de toute la communauté universitaire et de la population contre les brutalités de ces agents de l’Unité de sécurité générale du Palais national.
Près de 135 professeurs de l’Ueh ont signé une pétition, datée du dimanche 15 mars 2020, pour dénoncer les violences de ces agents de l’Usgpn contre des étudiants, professeurs et membres du personnel administratif, à l’Ecole normale supérieure.
Les signataires de la pétition demandent aux autorités policières et aux responsables de sécurité en Haïti d’identifier tous les policiers de l’Usgpn, impliqués dans ces actes, afin de prendre des sanctions contre eux.
Les signataires de la pétition du 15 mars 2020 encouragent également la Direction de l’Ens à prendre toutes les dispositions nécessaires, pour poursuivre les auteurs de ces actes par devant les tribunaux ou dans d’autres institutions, habilitées à juger les personnes pour de tels actes de destruction. [mj emb rc apr 16/03/2020 13:25]