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Haïti-Justice/Massacre Piatre 12 mars 1990 : 30 ans après, Tèt kole ti peyizan ayisyen continue de demander justice

Piatre (Haïti), 12 mars 2020 [AlterPresse] --- 30 ans après, l’organisation paysanne Tèt kole ti peyizan ayisyen continue de demander justice pour les victimes du massacre, perpétré le 12 mars 1990, au village de Piatre, dans le département de l’Artibonite (Nord), dans une interview accordée à l’agence en ligne AlterPresse.

Environ 11 paysans ont été massacrés et plus de 350 maisons ont été incendiées par une trentaine de militaires et civils armés, dans le cadre d’un conflit terrien.

Ce jeudi 12 mars 2020, une marche symbolique a été organisée, par l’organisation Tèt kole ti peyizan ayisyen, en vue de réclamer justice pour les 11 paysans massacrés.

Ce drame s’est produit sous le gouvernement intérimaire d’Ertha Pascal Trouillot, dans le cadre d’un conflit terrien entre de grands propriétaires et des paysans de cette localité.

« Ce 12 mars 2020 marque 30 années de résistance des paysannes et paysans. Nous devons nous arranger pour obtenir justice pour les meurtres des paysans au niveau de Piatre », déclare, à AlterPresse, Castra Dorvil de Tèt kole ti peyizan.

En 2003, une ordonnance de clôture a été rendue sur cette affaire, avec neuf chefs d’accusation contre 53 personnes, parmi lesquelles le lieutenant-général Prosper Avril, le citoyen Henry Robert Marc Charles et plusieurs grands propriétaires concernés.

En janvier 2005, 2 années plus tard, l’ordonnance a été déclarée nulle par la Cour d’appel des Gonaïves (Artibonite).

Seulement 9 personnes ont été arrêtées et emprisonnées. Mais, le 29 février 2004, elles se sont évadées de prison. Aujourd’hui (en 2020), elles circulent librement dans le village de Piatre, selon Castra Dorvil.

« Certaines personnes, responsables de ce drame (du 12 mars 1990), circulent encore, dans le village de Piatre, sous les yeux des victimes. Jusqu’à date (12 mars 2020), aucune justice n’a été rendue, malgré toutes les démarches entreprises ».

Le village de Piatre fait face à de nombreux problèmes humanitaires, comme l’absence d’un centre de santé, fait savoir, à AlterPresse, Nélio Petit Homme, membre de Tèt kole ti peyizan. [dj emb rc apr 12/03/2020 16:30]