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Droits humains : Le nouveau gouvernement irrégulier, contraint de reconnaître le Syndicat de la Police nationale d’Haïti

P-au-P, 11 mars 2020 [AlterPresse] --- Les policières nationales et les policiers nationaux « peuvent s’associer et s’organiser en syndicat, pour défendre leurs droits dans les conditions prévues par la loi », selon un arrêté, publié, par le nouveau gouvernement irrégulier, dans la soirée du mardi 10 mars 2020, après une nouvelle journée de mouvement de policiers, émaillé de violences, dans la capitale, Port-au-Prince, observe l’agence en ligne AlterPresse.

Ce nouvel arrêté fait, donc, suite à une nouvelle mobilisation de policiers nationaux, émaillée de violences le 10 mars 2020, à Port-au-Prince, pour exiger la reconnaissance de leur syndicat, la réintégration des cinq policiers nationaux, révoqués le 18 février 2020, et de meilleures conditions de travail.

La nouvelle disposition, reconnaissant le droit des policières nationales et policiers nationaux à se syndiquer, amende l’article 11 de l’arrêté du 20 juin 2013 (quand Laurent Salvador Lamothe était chef de gouvernement, sous la présidence politique de Joseph Michel Martely), qui établit le statut particulier des membres du personnel de la Police nationale d’Haïti (Pnh) et traite du déroulement de la carrière au sein de la Pnh.

L’article 11 de l’arrêté du 20 juin 2013 interdisait les policières nationales et les policiers nationaux de jouir de leur droit de grève, syndical, et d’exercer des activités politiques.

La décision de publier un nouveau arrêté, annulant celui du 20 juin 2013, a été prise, lors d’une réunion spéciale du Conseil supérieur de la Police nationale d’Haïti (Cspn), dans la soirée du mardi 10 mars 2020.

Le mercredi 4 mars 2020, au moment de son investiture, comme premier ministre, Joseph Jouthe soulignait que la loi ne reconnaissait pas le droit des policières nationales et des policiers nationaux de se syndiquer.

6 jours plus tard, face au mouvement des policiers nationaux, qui s’attaquent aux
édifices publics, aux véhicules officiels et aux équipements de l’État, tout en lançant des gaz lacrymogènes à tout bout de champ, le Cspn demande aux autorités policières de réviser les dossiers des policiers, récemment révoqués de l’institution policière, indique un communiqué du bureau du nouveau premier ministre irrégulier, également président du Cspn.

La réalisation d’un audit, qui sera conduit par des experts nationaux et internationaux, a été également décidée.

Le Cspn en profite pour condamner « les récentes violences, notamment les attaques contre les biens publics, les locaux des Ministères de la justice, des affaires sociales, de la planification, de l’économie et des finances ».

De tels actes, commis le mardi 10 mars 2020, portent atteinte au fondement même de la république, estime le Cspn.

Les mobilisations policières, organisées les lundi 9 et mardi 10 mars 2020, à Port-au-Prince, pour réclamer la reconnaissance de leur syndicat et la réintégration de leurs collègues, révoqués le 18 février 2020, ont créé une situation de panique et de fortes tensions, dans plusieurs quartiers de la capitale, Port-au-Prince.

Il n’y pas encore de bilan des dégâts matériels enregistrés, avec plusieurs pare-brise de véhicules cassés et vitres d’édifices publics brisées.

Les institutions publiques et équipements étatiques, comme les véhicules, ont été violemment attaqués par les protestataires policiers. [emb rc apr 11/032020 09:29]