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Droits humains : L’Office de la protection de la citoyenne et du citoyen exige la reconnaissance du syndicat de la Police nationale d’Haïti et une réévaluation du dossier de révocation des 4 policiers nationaux

P-au-P, 06 mars 2020 [AlterPresse] --- L’Office de la protection de la citoyenne et du citoyen (Opc) demande à la Direction générale de la Police nationale d’Haiti (Pnh) de reconnaître la démarche de création d’un syndicat au sein de la Pnh et de réévaluer le dossier de renvoi des 4 policiers protestataires.

« Nous avons adressé des correspondances, aux autorités policières, sur la nécessité de prendre en compte les diverses recommandations, notamment la reconnaissance du syndicat de la Pnh et la réévaluation de la décision, prise à l’encontre des 4 policiers protestataires », informe Renan Hédouville, protecteur de la citoyenne et du citoyen, en conférence de presse, ce vendredi 6 mars 2020, à laquelle a assisté l’agence en ligne AlterPresse.

Les autorités doivent également diligenter une enquête pour déterminer les degrés de responsabilités des actes de violences, perpétrés dans les locaux de l’Inspection générale de la Pnh, du cabinet de Me. Samuel Madistin et de la Radio Télé Vision Caraïbes (Rtvc), « dans une perspective d’appliquer des sanctions pénales et administratives ».

La révocation des 4 policiers nationaux, membres du comité du syndicat de la Pnh, traduit une volonté d’éliminer totalement le fonctionnement de ce syndicat, relève l’Opc.

La Constitution d’Haiti, à travers son article 35-3, et la Convention No. 87, particulièrement en son article 2, document signé et ratifié par l’État haïtien à travers l’Organisation internationale du travail (Oit), garantissent la liberté syndicale, rappelle l’Opc.

L’article 11 d’un arrêté, publié, le 20 août 2013, sous le gouvernement de Laurent Salvador Lamothe, interdit les policières nationales et policiers nationaux de jouir de leur droit de grève, syndical, et d’exercer des activités politiques.

« Cet article est en désaccord avec la Constitution et avec la Convention No. 87 ».

« Fort de ce constat, nous avons adressé une correspondance, datée du vendredi 6 mars 2020, au président de la république, pour qu’il prenne un décret, afin d’abroger l’article 11 de l’arrêté et de rendre le texte conforme à la Constitution », souligne l’Opc.

L’annulation de cet arrêté, en date du 20 août 2013, permettra aux policières nationales et aux policiers nationaux de jouir librement de leur liberté de se syndiquer.

Toutefois, il faudrait qu’il y ait des restrictions, par rapport au droit d’organisation au sein de la police nationale, étant un service d’utilité publique, signale l’Opc.

La décision de révoquer 4 policiers nationaux, qui réclament la reconnaissance de leur syndicat et de meilleures conditions de travail, constitue « une grave atteinte » à la liberté syndicale en Haïti, a estimé l’Office de la protection de la citoyenne et du citoyen (Opc), dans un communiqué.

Les policiers nationaux protestataires, renvoyés, le mardi 18 février 2020, par la direction générale de la Police nationale d’Haïti (Pnh), sont Yanick Joseph, agente II et coordonnatrice du syndicat de la Pnh, Jean Elder Lundi, inspecteur principal, Alberson Gros Nègre, agent II et Gédéon Mombrun, agent II. [mj emb rc apr 06/03/2020 14:25]