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Haïti : Menace de nouvelles inondations

P-au-P., 14 mai 2005 [AlterPresse] --- De nouvelles inondations pourraient être enregistrées dans plusieurs zones en Haiti, selon le Centre national de météorologie (Cnm), qui a décrété l’état d’alerte maximum, apprend l’agence en ligne AlterPresse.

Cette annonce, émise le 14 mai 2005, concerne les départements du Sud, du Sud-Est, du Sud-Ouest, du Nord, de l’Est et de l’Ouest, où il pleut par intermittence depuis environ 48 heures.

Une intensification de ces pluies est prévue.

Les responsables du Système national de gestion de risques et désastres (Sngrd) ont annoncé des dispositions, afin d’éviter ou de faire face à d’éventuelles catastrophes.

Dans une entrevue accordée à AlterPresse, le porte-parole de la protection civile, Dieufort Desloges, a invité les riveraines et riverains des zones à risques en Haïti à se mettre dans des abris sûrs.

« Alerter la population exposée aux inondations et la sensibiliser sur les dangers qu’elle encourt, durant la période cyclonique, c’est le moins que l’on puisse faire maintenant, en attendant d’autres mesures visant à son déplacement définitif », déclare Desloges.

Déjà, dans la nuit du 6 au 7 mai 2005, des pluies diluviennes, qui s’étaient abattues sur Port-au-Prince, ont coûté la vie à une douzaine de personnes, parmi lesquelles 5 enfants, et ont causé des dégâts matériels à Nazon.

Des résidentes et résidents de la zone touchée ont fait savoir à AlterPresse combien, parmi les victimes, il y avait une famille entière.

« J’ai vu un enfant implorant en vain l’aide de son père impuissant, alors que le petit était emporté par les eaux », a dit un témoin.

« Depuis lors, je nourris des sentiments de dépit, de regrets amers, mêlés d’inquiétude et de peur », a-t-il ajouté.

Parallèlement, les familles sinistrées de Nazon, une vingtaine environ, selon les chiffres de la Protection civile, vivent encore dans le lit du ravin destructeur. Elles sont à la merci du temps.

« Aucun responsable de l’État ne vient à notre secours », déplore une sinistrée.

« Seule la Croix Rouge haïtienne a enregistré les noms des personnes touchées ».

Depuis lors, aucune suite n’est donnée et les personnes mortes ont été déposées à la morgue de l’Hôpital de l’Université d’État d’Haïti (Hueh), a-t-elle ajouté.

AlterPresse ne sait pas si entre-temps les funérailles des personnes décédées ont eu lieu.

Selon le responsable de l’information et de la communication du Système national de gestion de risques et désastres, les constructions anarchiques dans des lieux inappropriés doivent être interdites à long terme.

Pour le moment, a-t-il précisé, les communautés vivant dans des zones à risques doivent « déloger et se trouver dans le voisinage un habitat sécurisé ».

Les pluies torrentielles ont toujours causé des pertes en vies humaines et des dégâts matériels en Haïti. Avec le temps et la dégradation de l’environnement, les dégâts deviennent plus importants. [fl gp apr 14/05/2005 15:30]