P-au-P, 06 mars 2020 [AlterPresse] --- La décision, prise par le président Jovenel Moïse, de mettre en place un nouveau gouvernement, sans obtenir de consensus politique, constitue un projet chimérique, affirme le parti politique Organisation du peuple en lutte (Opl), dans une note dont a pris connaissance l’agence en ligne AlterPresse.
« Cet acte politique téméraire démontre combien le président ne mesure pas la dimension de la catastrophe, qui menace le pays », souligne l’Opl.
« Seule une concertation peut retirer le pays du labyrinthe, dans lequel il se trouve ».
Seul un minimum de consensus pourrait permettre de résoudre les graves problèmes socio-politiques et économiques, auxquels fait face le pays, déclare, de son côté, l’Initiative de la société civile (Isc), dans une interview, accordée à AlterRadio/AlterPresse.
« Je regrette infiniment que le président de la république n’a pas attendu que les groupes en discussion aient trouvé un accord, avant qu’il nomme un nouveau premier ministre », regrette Rosny Desroches, directeur de l’Isc.
« Nous n’avons pas un parlement fonctionnel. Nous sommes sortis de l’ordre constitutionnel, du régime démocratique, qui devrait être un équilibre entre les pouvoirs. Donc, il était nécessaire de trouver un accord, entre le pouvoir et les partis de l’opposition, pour qu’il y ait un gouvernement d’ouverture ».
Le Secteur dit démocratique et populaire estime que les conditions, dans lesquelles Jovenel Moïse a choisi son premier ministre de facto, prouvent combien il n’est pas un homme de dialogue.
Ce regroupement politique appelle au rassemblement, en vue de lancer la phase finale du combat contre le pouvoir en place.
« Le Secteur démocratique et populaire et ses alliés ne vont pas se croiser les bras, pour permettre à Jovenel Moïse et aux autres dilapidateurs des 4,2 milliards de dollars américains (Ndlr : US $ 1.00 = 100.00 gourdes ; 1 euro = 111.00 gourdes ; 1 peso dominicain = 2.00 gourdes aujourd’hui) du fonds Petrocaribe (de l’aide vénézuélienne à Haïti) de se perpétuer au pouvoir, à travers des élections truquées ».
« Il n’y aura pas d’élections en Haïti, pas avant le procès PetroCaribe, une conférence nationale souveraine et une nouvelle Constitution », met en garde Me. Michel André, porte-parole du Secteur démocratique et populaire.
Le gouvernement irrégulier du nouveau premier ministre, Joseph Jouthe, a promis, prioritairement, de rétablir le climat sécuritaire, de réduire les inégalités sociales et de relancer l’économie, lors de son investiture, le mercredi 4 mars 2020, au palais national.
Depuis le renvoi du gouvernement de Jean Henry Céant, le lundi 18 mars 2019, par la chambre des députés, Joseph Jouthe est le troisième chef de gouvernement, désigné par Jovenel Moïse, après Jean-Michel Lapin et Fritz William Michel. [mj emb rc apr 06/03/2020 11:40]
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