Par Jacob Jean-Jacques*
Soumis à AlterPresse le 4 mars 2020
Le mercredi 04 mars 2020, le Jardin du livre reçoit 15 ruches d’abeilles de Food For the Poor, sur la demande de l’Association des planteurs et pêcheurs de Barrière Battant (Appbb), qui avait procédé à la formation de 5 nouveaux apiculteurs.
Ces cinq apiculteurs ont été formés, pour l’exploitation de ce nouveau site de culture de miel, à la première section communale de Petit-Goâve. Aujourd’hui, les voilà à l’oeuvre au Jardin du livre pour l’installation de 15 ruches qu’ils ont la responsabilité d’entretenir sur une durée indéterminée. Si le projet était déjà lancé à Barrière Battant depuis 2012, le généreux agent de développement petit-goavien, connu sous le nom de Frè Bénito, (membre du bureau du Casec de ladite section communale) cherche à dynamiser, avec cette extension, un pôle d’économie communautaire en lien avec le projet de développement durable du Centre de recherches et d’études littéraires (Crel) dénommé : “Jardin du livre”.
Il envisage une multiplication des colonies d’abeilles, allant jusqu’à des centaines de ruches en moins de quatre ans. De cette manière, une partie de la production du miel du Jardin du livre serait réservée pour la consommation des acteurs du projet, quand l’autre partie serait commercialisée dans le but d’augmenter la production, de primer les bénévoles, qui y travaillent, et d’intervenir (sur le long terme) auprès des personnes en difficulté au sein de la communauté.
“Etre membre du bureau du Conseil d’administration de la section communale (Casec) de la première section communale n’est qu’un titre pour moi,” nous confie Bénito Forestal.
Il poursuit : “L’Etat ne nous donne aucun moyen d’intervention pour la transformation de la communauté. 97 maisons ont été construites par Food For the Poor pour les paysans de la zone. L’organisation donne un accompagnement technique et en matériels dans le domaine de l’agriculture. Est-ce que l’Etat central se mêle même d’assurer la durabilité ou l’extension de ces projets ?”
Voilà ce qui explique le fait pour frère Bénito d’affirmer qu’il agit dans la communauté comme coordonnateur de l’APPBB plutôt que comme membre du bureau du Casec. Il surenchérit que s’il y avait 10 organisations, qui travaillent dans le pays, comme Food For the Poor, Haïti serait bien longtemps dans la liste des pays développés de l’Amérique.
Pour Séraphin Jolivain, l’un des cinq apiculteurs engagés dans le projet, c’est une fierté de se mettre au service de sa communauté.
“Les abeilles jouent un rôle très important dans notre écosystème”, rappelle-t-il. “Leur protection et leur multiplication constituent des responsabilités humanitaires.” Personnellement, il est certain que le travail des abeilles apportera du fruit le temps convenable. Son engagement bénévole n’est pas synonyme de gratuité de son énergie, au contraire, il bénéficie d’une récompense sociale et le sirop sera doux sur son palais.
L’arrivée de ces ruches constitue une plus-value pour le projet d’éducation alternative du Crel, baptisé LIVAKTE, dont un camping annuel est réalisé en décembre sur le Jardin du livre. Pour Rubin Jean-Jacques, l’un des directeurs du comité exécutif de la 7e édition de LIVAKTE “le camping 2020 sera mielleux. Outre les livres, le thé et des oeuvres d’arts plastiques, le sirop des abeilles de la première section communale de Petit-Goâve sera en vente le jour de la grande exposition (28 décembre 2020).”
Parallèlement au travail des abeilles, le Crel part à la recherche du financement pour la réalisation de la 7e édition du camping de LIVAKTE. La première édition de Festi-KAKO et la Journée de réflexion à l’occasion de la journée nationale de la diaspora haïtienne sont ses plus proches événements pour le mois d’avril. Pourvu que les subventions viennent, et viennent à temps !
*Enseignant