P-au-P, 05 mars 2020 [AlterPresse] --- Le Réseau national de défense des droits humains (Rnddh) déplore le manque d’intérêt de l’équipe au pouvoir en Haïti sur les droits humains, dans une interview accordée à AlterRadio/AlterPresse.
« Aucun ministre nommé aux droits humains sous le régime du Parti haïtien tèt kale (Phtk) n’a rencontré les organisations de droits humains. Jovenel Moïse, un mois après sa montée au pouvoir, soit en mars 2017, devrait solliciter le renouvellement du mandat de l’expert indépendant des Nations unies en Haïti », selon Pierre Espérance, directeur exécutif du Rnddh.
« Les experts indépendants étaient chargés de faire la liaison, pour nous, entre les agences des Nations unies et le Haut-commissariat des Nations unies pour les droits humains. Malheureusement, l’État haïtien n’avait pas soutenu le renouvellement de ce mandat », regrette le Rnddh.
En mars 2017, des organisations de promotion et de défense des droits humains, avaient critiqué la décision, de l’actuel exécutif, de ne pas soutenir le renouvellement du mandat de l’expert indépendant sur la situation des droits humains.
Le pouvoir avait évoqué comme motif qu’Haïti avait besoin de reprendre son indépendance vis-à-vis des autres pays.
La mission de l’expert indépendant des Nations unies sur la situation des droits humains en Haïti a pris fin en mars 2017.
« L’État n’avait qu’à donner son accord. Il n’y avait aucune autre contribution à faire, ni en termes de matériels, ni d’argent », explique le Rnddh, soulignant, de ce fait, combien les droits humains, notamment les droits civils et politiques, n’intéressent point l’équipe au pouvoir en Haïti.
Par ailleurs, le Rnddh critique aussi la Commission interaméricaine de droits humains (Cidh), structure indépendante au sein de l’Organisation des États américains (Oea), qui serait sous le contrôle du gouvernement haïtien.
La 175e session de la Cidh se tient, du lundi 2 au dimanche 8 mars 2020, à Port-au-Prince (Haïti). [mj emb rc apr 05/03/2020 16:20]