Gros Morne (Haïti), 19 févr. 2020 [AlterPresse] --- A l’école nationale Jean Marie Vincent de Gros Morne (département de l’Artibonite), il y a seulement 2 enseignants pour 370 élèves, répartis dans 9 salles de classes, déplore Gaston Jean, membre fondateur de l’Association des originaires de Gran Plenn, Gwo Mòn, qui intervenait à l’émission FwoteLide sur AlterRadio 106.1 Fm.
Depuis 2009, l’Etat a transféré des enseignants de cet établissement vers d’autres écoles, sans jamais les remplacer. Certains des enseignants sont morts..., jusqu’à ce que le nombre soit réduit à 2, en 2020, explique Gaston Jean.
L’Association des originaires de Gran Plenn, Gwo Mòn demande à l’Etat haïtien de mettre en œuvre des dispositions institutionnelles adéquates, en vue d’un meilleur fonctionnement de cet établissement public.
Fondée durant les années 1990, l’Ecole nationale Jean Marie Vincent de Gros Morne se trouve confrontée à des problèmes majeurs depuis quelque temps.
« Les professeurs se présentent en salle, quand bon leur semble. Les enfants sont livrés à eux-mêmes, ils se promènent dans les rues, certains d’entre eux sont parfois victimes d’accidents, témoigne Gaston Jean, membre fondateur de l’Association des originaires de Gran Plenn, Gwo Mòn.
« Selon mes observations, les professeurs travaillent aujourd’hui avec deux salles. Les autres élèves se promènent dans les rues. Demain, ils feront pareil et ainsi de suite. Des parents viennent surveiller leurs enfants, pour voir si des professeurs sont disponibles pour les faire travailler », confie, pour sa part, Audalbert Norvilus, membre de la commission de gestion de l’école nationale Jean-Marie Vincent, à l’émission FwoteLide sur AlterRadio 106.1 Fm.
Une dizaine de lettres ont été envoyées aux autorités éducatives (Bureau départemental aux Gonaïves ainsi qu’au Ministère de l’éducation nationale) pour les faire part de la situation, mais en vain, fait savoir Gaston Jean.
« Des enseignants ont été nommés, mais ils ne viennent jamais à l’école. Ils ont été transférés ailleurs. Beaucoup de normaliens n’ont pas accès à l’emploi, les gouvernements ne font que nommer leurs partisans », critique Gaston Jean.
Jessica Ladouceur, membre de la commission « éducation » à l’Association des originaires de Gran Plenn et ancienne élève de l’école nationale Jean-Marie Vincent, exhorte l’Etat haïtien à assumer ses responsabilités et à mieux gérer l’établissement public.
Pour faire face à cette situation, l’Association des originaires de Gran Plenn demande au Ministère de l’éducation nationale de signer un accord avec la communauté de Gros-Morne, pour contrôler la présence des enseignantes et enseignants ainsi que leur manière de préparer les cours.
Elle souhaite la mise en place d’un système de pointage électronique, pour vérifier le temps passé par les enseignantes et enseignants en salles de classes.
Le Ministère de l’éducation nationale doit signer un accord formel avec les enseignantes et enseignants, qu’il décide de nommer, pour s’assurer que ces derniers travaillent durant le nombre d’heures fixées, suggère Jessica Ladouceur.
Cela permettrait de s’assurer que les élèves reçoivent une formation de bonne qualité.
Malgré les divers problèmes d’ordre structurel, auxquels est confronté l’établissement, de grandes avancées, sur le plan technologique, y ont été réalisées, contrairement à d’autres écoles publiques du pays, fait valoir Gaston Jean.
« Depuis 2002, nous avons installé un laboratoire informatique dans cet établissement. Et aujourd’hui, nous avons même des tableaux numériques pour les cours », rapporte-t-il. [dj emb rc apr 19/02/2020 12:15]