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Haïti : Un nouveau sit-in contre la hausse du coût de la vie

P-au-P., 13 mai 05 [AlterPresse] --- Les organisations sociales de différents secteurs ont organisé un nouveau sit-in ce 13 mai 2005 devant le ministère du commerce, de l’industrie et du tourisme, afin d’exiger la baisse du coût de la vie, a constaté AlterPresse.

Les protestataires, une trentaine environ, ont repris les mêmes slogans de la semaine dernière, qualifiant le gouvernement intérimaire d’être subordonné aux institutions financières internationales et à la bourgeoise. Ils ont rendu l’exécutif et les élites économiques responsables de la situation de misère qui sévit en Haïti.

Parmi les participants au sit-in, on a noté la présence de membres de la Plateforme des Organisations Haïtiennes de Défense des Droits Humains (POHDH), la Plateforme de Plaidoyer pour un Développement Alternatif (PAPDA), l’organisation féministe Kay Fanm (La Maison des femmes) et l’Union Nationale des Normaliens Haïtiens (UNOH).

Camille Chalmers de la PAPDA a plaidé en faveur d’une reconsidération des prix de l’essence, qui doit être bénéfique à toutes les couches de la population.

« A travers des mécanismes de taxation, l’Etat peut ajuster les prix et faire une redistribution dans l’intérêt de tous, avec des incidences positives pour les consommateurs et les commerçants », a déclaré Chalmers. « Aujourd’hui, les masses populaires haïtiennes vivent dans des conditions infrahumaines alors qu’il est fait obligation à l’Etat de protéger toute la population », a-t-il renchéri.

Chalmers a déploré le fait que les politiques économiques soient définies « strictement dans l’intérêt d’une oligarchie » au lieu d’être définies dans « l’intérêt de tout le pays et dans l’intérêt national ».

Ce 12 mai, le premier ministre a affirmé que le gouvernement ne peut agir sur le prix de l’essence, qui obéit, selon lui, aux lois du marché.

Des étudiants, pour la plupart de la Faculté des Sciences Humaines, participant au sit-in, ont appelé à la mobilisation générale de toutes les classes victimes de la vie chère pour « bloquer l’application du plan néolibéral ».

Les étudiants ont également questionné le sens des élections prévues en Haïti dans les conditions actuelles. « Comment peut-on demander aux citoyens d’aller voter quand ils n’ont pas accès à un plat chaud, quand les problèmes de l’insécurité persistent et quand on assiste à un phénomène grandissant de kidnapping dans le pays », s’est interrogé Jimyka Laurent, étudiant en psychologie à la Faculté des Sciences Humaines. [fl gp apr 13/05/2005 15:33]