P-au-P, 17 févr. 2020 [AlterPresse] --- Une deuxième série de négociations, entre une partie des protagonistes politiques, en vue d’une issue à la crise actuelle en Haïti, a été, à nouveau, un échec, regrette le parti politique Rassemblement des démocrates nationaux progressistes (Rdnp), qui s’exprimait lors d’une conférence de presse, le lundi 17 février 2020, à laquelle a assisté l’agence en ligne AlterPresse.
Lors des discussions, plusieurs propositions, fixant la date de départ du président Jovenel Moïse, ont été avancées.
Le regroupement politique Mache Kontre a proposé un projet pour un départ, prévu le 7 février 2021, a rapporté Gérard Evans Beaubrun du parti Rdnp.
Le Rdnp a proposé le mois d’août, pour le départ du président, et le 15 août 2021 a été la date médiane, presqu’à l’unanimité, fait-il savoir.
« Nous avons reculé au point de départ. Le 2e round a été un échec. Lors de cette énième rencontre, les mêmes acteurs ont été présents, mais avec un effectif réduit », affirme Beaubrun, indiquant avoir déjà reçu une invitation du Comité haïtien d’initiative patriotique (Chip) - un regroupemet politique inopiné, qui est apparu officiellement en janvier 2020 - afin de prendre part à d’éventuelles prochaines négociations.
Initiées par les proches du pouvoir en place et une frange des partis de l’opposition, du mercredi 29 au vendredi 31 janvier 2020, à la nonciature apostolique catholique romaine (à Pétionville, à l’est de la capitale, Port-au-Prince), ces discussions politiques se sont poursuivies, de manière informelle, depuis le lundi 3 février 2020, alors qu’elles étaient annoncées pour le vendredi 7 février 2020.
« Il est normal que le président déclare qu’il va trancher, si les acteurs n’arrivent pas à trouver une entente, parce qu’il ne peut pas diriger sans un premier ministre », estime le parti politique Rdnp, par la voix de Gérard Evans Beaubrun.
Lors d’une visite à Jacmel (Sud-Est), le weekend écoulé, Jovenel Moïse a appelé à nouveau les protagonistes politiques à poursuivre le dialogue, en vue de la mise en place d’un gouvernement d’union nationale.
Le nouveau gouvernement devrait organiser les prochaines élections, pour renouveler le personnel politique du pays, souhaite Jovenel Moïse, tout en déclarant être « le président de la dernière transition » politique en Haïti.
Les négociations ne porteront aucun fruit, sans une concession entre les différents protagonistes politiques, considère, pour sa part, le vice-président du parti politique Fusion des sociaux-démocrates haïtiens (Fusion), Alix Richard, joint au téléphone par AlterPresse.
Quel avenir pour ces discussions entre une partie des protagonistes politiques, dans un contexte d’effondrement accéléré de la situation socioéconomique, avec un niveau de plus élevé de la criminalité, depuis le mois de décembre 2019, sur le territoire national ?
En conférence de presse, le lundi 17 février 2020, le secrétaire général du Rdnp, Éric Jean-Baptiste, a demandé à l’exécutif et à l’opposition d’agir contre l’insécurité, dont les conséquences se manifestent dans une réalité de terreur chez les familles, en Haïti.
A l’appel du regroupement citoyen « le Collectif 4 décembre 2013 » et de ses alliés, plusieurs centaines de citoyennes et de citoyens ont marché, le vendredi 14 février 2020, à Port-au-Prince, contre l’insécurité et l’impunité en Haïti. [mj emb rc apr 18/02/2020 11:00]