P-au-P, 30 janv. 2020 [AlterPresse] --- L’État doit poser des actions concrètes, pour mettre un frein au phénomène d’insécurité généralisée dans le pays, exigent des organisations de défense des droits humains, dans des interviews accordées à AlterRadio et à l’agence en ligne AlterPresse.
« Au moins 600 personnes ont été victimes de mortes violentes, dans la région métropolitaine de Port-au-Prince, soit 50 par mois et environ 2 personnes par jour », signale le Collectif Défenseurs Plus.
« Les autorités se contentent de se plaindre, autant que la population. Ce qui permet aux problèmes de demeurer. Les autorités concernées n’ont aucune volonté politique pour apporter une solution à l’insécurité en Haïti », fustige Antonal Mortimé secrétaire exécutif du Collectif Défenseurs Plus.
« Sous peu, les auteurs intellectuels du banditisme et les complices des bandits seront arrêtés par la Police nationale d’Haïti (Pnh) », a déclaré Jovenel Moïse, en marge d’une cérémonie de remise de chèques de prêts du programme Onafanm à 2,026 femmes, au palais national, le mardi 28 janvier 2020.
Il s’agirait d’une mise en garde aux personnes, qui alimentent l’insécurité dans le pays, selon Jovenel Moïse.
L’insécurité, qui sévit dans le pays, constitue le résultat de la gestion politique des autorités du Parti haïtien tèt kale (Phtk), qui sont au pouvoir, estime le Réseau national de défense des droits humains (Rnddh), questionné par AlterRadio et AlterPresse.
« Il est vrai que les gangs existaient auparavant. Mais, de nos jours, ils sont partout. Beaucoup d’entre eux sont utilisés à des fins de répressions et pour opérer des massacres sur la population », relève Pierre Espérance, directeur exécutif du Rnddh.
Pour résoudre le problème d’insécurité, les policiers nationaux devraient avoir des moyens nécessaires à leurs dispositions. L’État doit être présent dans les quartiers populaires pour offrir des services à la population, suggère le Rnddh.
« L’État doit freiner la contrebande et contrôler les ports, les aéroports, les frontières et être présent dans les quartiers populaires. Sans de bonnes dispositions pour éliminer toutes les armes illégales en circulation dans le pays et doter les policiers de matériels, L’État n’aboutirait à aucun résultat ».
L’État devrait penser à profiter de l’arrestation du chef de gang Arnel Joseph pour mettre en place un service de renseignement au Village de Dieu, pour savoir ce que font les gangs dans cette zone, recommande le Rnddh.
« 45 policiers nationaux ont trouvé la mort en 2019. Depuis la création de l’institution, le nombre des victimes au sein de la Pnh n’était jamais aussi élevé, que l’année dernière », rappelle le Réseau national de défense des droits humains, tout en déplorant l’impunité et le fonctionnement inadéquat du système de justice, sur le territoire national, en Haïti. [mj emb rc apr 30/01/2020 13:05]