P-au-P, 29 janv. 2020 [AlterPresse] --- La Commission interaméricaine des droits humains (Cidh) appelle les autorités politiques, en Haïti, à adopter les mesures nécessaires, afin de protéger les droits à la vie et à l’intégrité des membres du Collectif des victimes de la Saline (non loin du bord de mer de la capitale, Port-au-Prince).
Cet appel, lancé par la Cidh, dans une résolution adoptée le 31 décembre 2019, est salué par le Collectif des défenseurs des victimes de la Saline, dans une note transmise à l’agence en ligne AlterPresse.
En effet, la Cidh s’est prononcée sur la demande de mesures conservatoires, introduite, par le Collectif des victimes de La Saline, en date du 15 août 2019, au nom des victimes du massacre (de novembre 2018) à la Saline.
« Les membres du Comité des victimes de la Saline se trouvent dans une situation de gravité et d’urgence, étant donné que leurs droits à la vie et à l’intégrité de la personne sont exposés à un risque de dommages irréparables », souligne la Cidh, dans sa résolution.
La Cidh recommande d’ « adopter les mesures nécessaires, afin de garantir que les bénéficiaires puissent exercer leurs activités de défense des droits humains, sans faire l’objet de menaces, d’intimidations ou d’actes de violence dans l’exercice de leurs fonctions ».
Il convient « de décider des mesures à adopter, en concertation avec les bénéficiaires et leurs représentants, et de faire part des actions adoptées, afin d’enquêter sur les faits allégués ayant donné lieu à l’approbation de la présente demande de mesures conservatoires et, ainsi, d’éviter qu’ils ne se reproduisent », insiste la Commission interaméricaine des droits humains.
« Le Collectif des défenseurs (des victimes de La Saline) espère que la décision de la Commission (interaméricaine des droits humains) contraindra, enfin, l’État haïtien à prendre ses responsabilités, face à la situation catastrophique, dans laquelle se trouvent les victimes de la Saline », lit-on dans la note.
Les victimes « vivent dans la peur et le dénuement total, sans aucune assistance de l’État ou d’autres institutions nationales ou internationales », depuis le premier massacre, survenu en date du 13 novembre 2018, alerte le Collectif des défenseurs des victimes de la Saline.
En novembre 2018, au moins 71 personnes ont été assassinées et des centaines de maisons détruites, à La Saline, selon un rapport du Réseau national de défense des droits humains (Rnddh).
Du 4 au 8 novembre 2019, 24 personnes ont été tuées et 5 autres blessées par balles, au Bel Air, selon un décompte du Rnddh.
Parallèlement, 28 maisons et 11 véhicules roulants, soit 7 voitures et 4 motocyclettes, ont été incendiés. Deux (2) autres maisons ont été criblées de balles au Bel Air.
Le Collectif des défenseurs des victimes de la Saline déplore le fait que le dossier du massacre de la Saline soit bloqué, jusqu’à présent, au niveau interne, à cause d’un recours en récusation, porté par les deux officiels indexés dans cette affaire.
La Cour de Cassation tarde encore à se prononcer à ce niveau.
Le Collectif des défenseurs des victimes de la Saline alerte sur la poursuite des actes de violences dans la zone, qui ont fait de nombreux morts, le samedi 4 janvier 2020.
Certaines des personnes tuées ont eu leurs corps arrachés et leurs têtes décapitées et exposées en pleine rue, relate le Collectif des défenseurs des victimes de la Saline. [emb rc apr 29/01/2020 16:05]