Gonaïves (Haïti), 24 janv. 2020 [AlterPresse] --- La situation de la population carcérale aux Gonaïves (principale ville du département de l’Artibonite) serait « de plus en plus inquiétante », dénonce le directeur du cabinet d’avocates et d’avocats spécialisés en litige stratégique de droits humains, Me. Patrice Florvilus, interrogé par AlterPresse et AlterRadio.
Après les viols collectifs, perpétrés, du 7 au 8 novembre 2019, contre environ une dizaine de femmes, à la prison civile des Gonaïves, le centre carcéral n’est plus opérationnel.
« Il n’y a plus aucun endroit approprié, où l’on peut placer les prisonnières et prisonniers dans la ville des Gonaïves ».
« Après une arrestation, les inculpés sont emmenés dans l’espace de garde à vue du commissariat de police. Avant leur comparution devant un juge, hommes, femmes, mineures et mineurs sont placés dans une petite cellule », rapporte Florvilus, à l’émission FwoteLide sur AlterRadio 106.1 Fm.
Le cabinet d’avocates et d’avocats spécialisés en litige stratégique de droits humains déplore une banalisation de la situation carcérale, par des autorités judiciaires de la ville, à travers des propos, tenus, en pleine séance, concernant des gestes déplacés à l’égard des femmes dans la petite cellule au Palais de justice des Gonaïves.
« La situation carcérale est très inquiétante aux Gonaïves. Toutes les personnes de la juridiction sont au courant, mais elles ne font rien. Il n’y a pas d’engagement, du côté des autorités locales, pour mettre un terme à cette situation », fustige-t-il.
Le cabinet d’avocates et d’avocats spécialisés en litige stratégique de droits humains détient déjà un mandat pour représenter les détenues, qui ont été violées dans la nuit du jeudi 7 au vendredi 8 novembre 2019.
Plusieurs détenues femmes et détenus hommes ont été transférés dans différentes prisons du pays, loin de leurs proches, comme à Saint-Marc (Artibonite), Mirebalais et Hinche (Plateau central).
Un état de faits, assimilés à une violation de droit humains par le cabinet d’avocates et d’avocats spécialisés en litige stratégique de droits humains aux Gonaïves.
Au cours d’une tentative d’évasion, à la prison civile des Gonaïves, dans l’après-midi du 7 au 8 novembre 2019, plusieurs prisonniers ont investi la cellule réservée aux femmes, où 10 femmes détenues et une fille mineure ont été violées.
Plusieurs organisations de droits humains, y compris de droits de la femme, ont déploré l’événement effroyable de viols collectifs de prisonnières dans le centre de détention des Gonaïves, tout en appelant l’Etat à prendre en charge les victimes et éviter qu’une telle situation se reproduise. [dj emb rc apr 24/01/2020 16:00]