P-au-P, 24 janv. 2020 [AlterPresse] --- Le secrétaire d’État américain, Michael Pompeo, appelle les autorités haïtiennes à élaborer un calendrier et fixer une date pour la tenue des prochaines élections en Haïti, dans une interview exclusive, accordée, le jeudi 23 janvier 2020, au journal Miami Herald
« Il faut des élections dans le pays, c’est important », a-t-il déclaré, selon un article, publié sur le site du journal et consulté par l’agence en ligne AlterPresse.
Malgré les contestations, en Haïti, contre le mode de gestion du régime tèt kale au pouvoir, Michael Pompeo estime que « le gouvernement haïtien a la compétence, la capacité et le droit de réaliser ces élections ».
Le secrétaire d’État américain informe avoir soulevé la question des élections avec le titulaire démissionnnaire du Ministère haïtien des affaires étrangères, Bocchit Edmond, en marge d’une table ronde, organisée, le mercredi 22 janvier 2020, en Jamaïque, avec un groupe restreint de ministres des Caraïbes.
Cette nouvelle position de l’administration américaine intervient, alors que le président haïtien Jovenel Moïse cherche à gouverner par décrets, afin de réformer la Constitution du pays.
Une décision controversée pourrait, selon certains, retarder la tenue des élections et plonger Haïti plus profondément dans une crise politique déjà prolongée, souligne Miami Herald.
Des élections législatives et locales en Haïti, prévues en octobre 2019, n’ont pas pu avoir lieu.
Depuis le 13 janvier 2020, le parlement serait devenu dysfonctionnel.
Dans un tweet, publié le 13 janvier 2020 à minuit (5:000 gmt), Jovenel Moïse a « déclaré caduc le parlement haïtien », tout en soulignant le « départ de la chambre des députés et des 2/3 du sénat » en fonction.
Sept (7) sénateurs ont interpellé des organisations de parlementaires et parlements du monde à intervenir urgemment contre les menaces, dont ils font l’objet de la part de Jovenel Moïse.
Une plainte contre Jovenel Moïse a été déposée, par plusieurs sénateurs, auprès du Conseil électoral provisoire.
Lors de la commémoration du tremblement de terre du 12 janvier 2010, Jovenel Moïse s’est prononcé pour une réforme constitutionnelle.
Sans trouver d’écho favorable, Jovenel Moïse continue de renouveler un appel au dialogue, ignoré de l’opposition politique, en vue de la « formation d’un gouvernement d’union nationale », à travers un tweet, publié le lundi 20 janvier 2020.
Depuis le renvoi, le lundi 18 mars 2019, du premier ministre Jean Henry Céant, le pouvoir en place n’est toujours pas arrivé à faire ratifier un autre gouvernement.
Entre-temps, plusieurs actions de mobilisations se sont, de nouveau, multipliées, sur le territoire national, de la mi-septembre au mois de novembre 2019, pour contraindre Jovenel Moïse à laisser la présidence politique.
Ces mouvements ont paralysé, notamment, les activités commerciales et scolaires, dans le pays, pendant plusieurs mois.
Depuis le mois de décembre 2019, les violences armées de gangs, dont les actes d’assassinats, de kidnappings, de vols, tendent à augmenter, de manière exponentielle, au jour le jour, devant l’impuissance des autorités étatiques. [emb rc apr 24/01/2020 10:15]