P-au-P, 20 janv. 2020 [AlterPresse] ---L’Observatoire citoyen pour l’institutionnalisation de la démocratie (Ocid) se dit très préoccupé, devant le constat de la fragilisation répétée et dangereuse des institutions démocratiques par les plus hautes autorités du pays, dans un communiqué transmis à l’agence en ligne AlterPresse.
Les autorités politiques du pays prennent un ensemble de mesures ou affichent des comportements, qui mettent à mal carrément le régime démocratique, instauré par la Constitution de 1987, note l’Ocid avec consternation.
Elles négligent de mettre en place des institutions majeures, établies par la loi mère (le Conseil électoral permanent et le conseil constitutionnel par exemple), ajoute l’Ocid.
Les autorités s’abstiennent également d’organiser les élections, devant renouveler le personnel politique au parlement, ou encore en prenant la décision troublante de renvoyer deux tiers du sénat en même temps.
L’Ocid déplore le fait que le projet de loi de finances n’a pas été rectifié, ni renvoyé au parlement jusqu’au renvoi, le 18 mars 2019, du premier ministre Jean Henry Céant.
Ce projet de budget, soumis par l’exécutif, en 2018, avait été retourné, en janvier 2019, par la chambre des députés, pour des corrections.
Le pourrissement de la crise politique avait aussi empêché la mise en place d’un gouvernement légitime, regrette l’Ocid.
« Face à de tels constats de manquements ou d’actions malencontreuses », l’Ocid en appelle à la responsabilité des autorités et à la vigilance des citoyennes et des citoyens, tant du secteur politique que de la société civile au sens large, pour mettre fin à cette escalade de violations de la Constitution et des lois.
Cette escalade de violations de la Constitution et des lois, par les autorités politiques en Haïti, « met en péril tous les acquis démocratiques, conquis, au prix de sanglantes luttes, par le peuple haïtien ».
L’Ocid invite tous les protagonistes et le chef du pouvoir exécutif, en particulier, à privilégier les intérêts de la nation à tous les combats et controverses politiciens.
L’Observatoire citoyen pour l’institutionnalisation de la démocratie critique le nouvel obstacle, dressé, sur la route d’un accord politique, par cette confrontation inutile entre le sénat ou une frange du sénat et l’exécutif.
Dans un tweet, publié le 13 janvier 2020 à minuit (5:000 gmt), Jovenel Moïse a « déclaré caduc le parlement haïtien », tout en soulignant le « départ de la chambre des députés et des 2/3 du sénat » en fonction.
Sept (7) sénateurs ont interpellé des organisations de parlementaires et parlements du monde à intervenir urgemment contre les menaces, dont ils font l’objet de la part de Jovenel Moïse.
Face aux menaces de Jovenel Moïse, qui voudrait instaurer, selon eux, une dictature, dans le pays, ces parlementaires estiment impérieux de porter les faits à la connaissance de la communauté élargie des parlementaires, dans une correspondance conjointe, adressée, le mardi 14 janvier 2020, aux organisations de parlementaires et parlements du monde. [mff emb rc 20/01/2020 16:00]