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Haïti-Politique : Dispositions policières pour empêcher des sénateurs dits en fin de mandat de pénétrer dans l’enceinte du sénat

P-au-P, 14 janv. 2020 [AlterPresse] --- Des agents du Corps d’intervention et de maintien d’ordre (Cimo) ainsi que de l’Unité départementale de maintien d’ordre (Udmo) ont été postés, ce mardi 14 janvier 2020, à l’entrée du parlement, en vue d’empêcher des sénateurs, déclarés en fin de mandat par Jovenel Moïse, de pénétrer dans l’enceinte du sénat de la république, a indiqué, à l’agence en ligne AlterPresse, le secrétaire du bureau du sénat, Rony Gilot, présent sur les lieux.

D’aucuns se demandent, sur quelle base constitutionnelle et légale, comment des unités de la Police nationale d’Haïti (Pnh), détentrices d’une liste de noms, de sénateurs « dits ayant accès ou non au sénat », peuvent-elles venir « imposer leur loi de la force » dans l’enceinte du parlement.

Ce mardi 14 janvier 2020, une réunion entre les sénateurs toujours en fonction devait avoir lieu, pour former un nouveau bureau, devant assurer la gestion administrative du sénat.

Pour le moment, le sénateur du Sud, Jean Marie Junior Salomon, occupe provisoirement la fonction de président du sénat, suite au départ du sénateur de l’Artibonite, Carl Murat Cantave, élu pour un an (en janvier 2019) à la tête du bureau du Grand Corps.

Le doyen d’âge au sénat assure l’intérim à la présidence, jusqu’à l’élection d’un nouveau bureau, avait rappelé Rony Gilot.

Dans une déclaration, faite par tweet, à minuit (5:00 gmt), le 13 janvier 2020, le président Jovenel Moïse dit constater « la caducité du parlement » et « du vide institutionnel, occasionné par le départ de la chambre des députés et des 2/3 du sénat ».

« Le parlement existe et ne saurait être frappé de caducité, pour ouvrir la voie à la gouvernance autocratique par décrets », ont souligné quatre sénateurs signataires d’une note de protestation, le 13 janvier 2020.

La déclaration du président contesté de la r épublique, éclabouss é dans plusiseurs scandales de corruption, a été qualifiée de « faute intentionnelle », exprimant « une tendance autocratique et dictatoriale ».

La décision de Jovenel Moïse de « rendre caduc le parlement » en Haïti plongera le pays dans une crise politique totale, a averti Me. Michel André du Secteur dit démocratique et populaire, signataire de l’Alternative consensuelle pour la refondation d’Haïti.

« La période, qui s’ouvre avec cette décision, va être encore plus difficile pour le peuple haïtien », estime le Secteur démocratique et populaire. [emb rc apr 14/01/2020 12:40]