P-au-P, 13 janv. 2020 [AlterPresse] --- La décision du président Jovenel Moïse de rendre caduc le parlement en Haïti plongera le pays dans une crise politique totale, avertit Me. Michel André du Secteur dit démocratique et populaire, signataire de l’Alternative consensuelle pour la refondation d’Haïti.
« La période, qui s’ouvre avec cette décision, va être encore plus difficile pour le peuple haïtien », estime-t-il, dans une note, dont a pris connaissance l’agence en ligne AlterPresse.
Le Secteur démocratique et populaire évoque la nécessité de finaliser le travail de construction du grand Rassemblement des forces démocratiques, populaires et progressistes, initié à travers le consensus de Marriott du 10 novembre 2019.
« Désormais, la mobilisation ne doit plus être l’affaire du Secteur démocratique et populaire et de l’Alternative consensuelle. Elle doit être l’affaire de tous », en vue d’obtenir le départ du pouvoir en place et d’établir la dernière transition dans le pays, souhaite-t-il.
« Ce lundi 13 janvier 2020 ramène la fin de la 50e législature. Nous constatons la caducité du parlement et nous prenons acte de ce vide institutionnel, occasionné par le départ de la chambre des députés et des 2/3 du Sénat », a déclaré Jovenel Moïse, sur son compte Twitter.
Ce vide institutionnel constituerait « une occasion historique pour les acteurs de se mettre ensemble, en vue d’engager les réformes, qui doivent aboutir à un État serviteur, pouvant mettre un terme à la crise permanente, qui hypothèque l’avenir du pays », en lieu et place de cet « État prédateur », estime Jovenel Moïse.
Par cette décision, Jovenel Moïse chercherait à se venger des sénateurs Youri Latortue et de Nènel Cassy, deux dirigeants de l’opposition.
De son côté, Gary Bodeau, ancien président de la chambre des députés, qui s’était « autoproclamé détenteur d’un doctorat en organisation de séances à la chambre des députés », dit « prendre acte de la décision de Jovenel Moïse de constater la caducité du parlement », dans un tweet.
En conséquence, Bodeau invite « les Haïtiens-nes à se mettre ensemble pour rédiger une nouvelle Constitution inclusive, qui permettra de redéfinir les règles du jeu et de gouverner autrement ».
Il revient à la loi et à la Constitution de définir la durée du mandat d’un parlementaire.
« Lorsque l’un des trois pouvoirs a failli, il revient à toutes et à tous de démissionner », a soutenu, dans la presse, le sénateur des Nippes, Nènel Cassy. [mj emb rc apr 13/01/2020 14:03]