P-au-P, 09 janv. 2020 [AlterPresse] --- Les membres du Conseil de sécurité de l’Organisation des Nations unies (Onu) appellent les autorités en Haïti à rendre justice aux victimes des récents pics de violence, en particulier, les événements violents des 13 et 14 novembre 2018 à La Saline et du 4 au 7 novembre 2019 au quartier Bel Air, à Port-au-Prince.
Ils exhortent toutes les parties prenantes à s’abstenir de toutes violences et à résoudre leurs différends par des moyens pacifiques, dans un communiqué en date du mercredi 8 janvier 2020 et dont a pris connaissance l’agence en ligne AlterPresse.
En novembre 2018, au moins 71 personnes ont été assassinées et des centaines de maisons détruites, à La Saline, selon un rapport du Réseau national de défense des droits humains (Rnddh).
Le gouvernement peine à traduire par-devant la justice les autorités, au service du pouvoir politique en place, qui ont été indexées dans cette tuerie à La Saline (non loin du bord de mer de Port-au-Prince) .
Du 4 au 8 novembre 2019, 24 personnes ont été tuées et 5 autres blessées par balles, au Bel Air, selon un décompte du Rnddh.
Parallèlement, 28 maisons et 11 véhicules roulants, soit 7 voitures et 4 motocyclettes, ont été incendiés. Deux (2) autres maisons ont été criblées de balles au Bel Air
Les 19 novembre et 13 décembre 2019, toujours au Bel Air, deux (2) autres personnes ont été tuées, alors que, le 1er décembre 2019, il y a eu 2 autres personnes blessées par balles.
Les membres du Conseil de sécurité de l’Onu soulignent la nécessité pour le gouvernement haïtien de s’attaquer aux causes sous-jacentes de l’instabilité et de la pauvreté dans le pays.
Il est urgent de remédier à la détérioration des conditions humanitaires, en Haïti, par une action coordonnée du gouvernement en Haïti, des Nations unies et de la communauté internationale, estiment-ils.
Tout en se disant préoccupés par l’impasse politique en cours en Haïti, les membres du Conseil de sécurité de l’Onu encouragent les parties prenantes, en Haïti, à engager immédiatement « un dialogue inclusif et ouvert », afin de former un gouvernement, qui répond, sans plus tarder, aux besoins du peuple haïtien.
A l’issue, le mardi 7 janvier 2020, d’une visite de moins de 24 heures en Haïti, le Xe secrétaire général de l’organisation des États américains (Oea), Luis Leonardo Almagro Lemes a appelé à une réforme constitutionnelle, plus adaptée à la réalité du pays, lors d’un point de presse conjoint au palais national avec le président contesté Jovenel Moïse.
Sans rien dire sur les revendications de la population, Almagro, qui est en campagne pour sa réélection comme secrétaire général de l’Oea, n’a pas tari d’éloges au sujet « du travail, du leadership et de la politique de dialogue » de Jovenel Moïse, dont la démission est, pourtant, exigée par une bonne partie de la population haïtienne pour son incompétence, son mode de gestion administrative et son implication dans un scandale de corruption, lié à la dilapidation des fonds PetroCaribe (plus de 3 milliards de dollars américains / US $ 1.00 = 96.00 gourdes ; 1 euro = 111.00 gourdes ; 1 peso dominicain = 2.00 gourdes aujourd’hui) de l’aide vénézuélienne à Haïti. [emb rc apr 09/01/2020 11:05]