P-au-P, 30 déc. 2019 [AlterPresse] --- Le président Jovenel Moïse ne se rendra pas sur la place d’armes des Gonaïves (département de l’Artibonite), pour commémorer le 216e anniversaire de l’Indépendance d’Haïti, le 1er janvier 2020, confirme à l’agence en ligne AlterPresse un responsable de communication au Palais national, Emmanuel Jean-François.
Jovenel Moïse a décidé, de célébrer, de préférence, à Port-au-Prince, le 216e anniversaire (1er janvier 1804 - 1er janvier 2020) de la fête de l’indépendance, précise Jean-François.
« Il n’y a pas d’obligation. Est-ce qu’il est écrit quelque part qu’il (Jovenel Moïse) doit se rendre là-bas ? Non, il n’y avait jamais cette tradition. Cela n’existait pas ».
Cette décision de la présidence fait suite à la position, exprimée par l’opposition d’empêcher l’accès de Jovenel Moïse à la place d’armes des Gonaïves (département de l’Artibonite, à 171 km au nord de Port-au-Prince), le 1er janvier 2020, à l’occasion de la commémoration du 216e anniversaire de l’indépendance d’Haïti.
Les funérailles du jeune Cenoble Mécène, tué par balles le 21 écembre 2019, seront chantées, le 1er janvier 2020, sur la place d’armes des Gonaïves, lieu traditionnel retenu pour la célébration de la fête de l’indépendance nationale, avait annoncé le sénateur Youri Latortue.
Cenoble Mécène a été abattu par balles, le 21 décembre 2019, au moment où des agents de la Police nationale d’Haiti (Pnh) procédaient à l’enlèvement de barricades, dressées dans le quartier populaire de Raboteau (Gonaïves), de la part d’opposants politiques au pouvoir en place.
Le samedi 28 décembre 2019, des pneus usagés enflammés ont été érigés dans plusieurs zones aux Gonaïves, pour protester contre une éventuelle visite de Jovenel Moïse à Kafou Jòf (Gros Morne).
Lors du lancement d’une initiative intitulée « dialogue communautaire », le dimanche 22 décembre 2019, Jovenel Moïse a déclaré qu’il a décidé « de mettre certaines personnes de côté. Celles-ci risquent d’être victimes d’accidents si jamais il les retrouve au travers de son chemin ».
Près d’une dizaine d’organisations de promotion et de défense des droits humains se disent vivement préoccupées par les récentes menaces, proférées le 22 décembre 2019, par Jovenel Moïse, contre ses opposants.
« Ce discours démontre, sans équivoque, la velléité du président d’instaurer un régime dictatorial dans le pays et son mépris pour les principes de gouvernance démocratique et le respect des droits humains », estiment ces organisations de promotion et de défense des droits humains. [emb rc apr 30/12/2019 12:10]