P-au-P, 23 déc. 2019 [AlterPresse] --- Des élèves, professeurs et responsables du lycée national de La Saline (non loin du bord de mer de Port-au-Prince) réclament des conditions sécuritaires, pour la reprise normale des activités sccolaires au sein de ladite institution, selon des témoignages recueillis par l’agence en ligne AlterPresse.
Une marche de protestation, qui devait débuter, le lundi 23 décembre 2019, au Champs de Mars (principale place publique de la capitale, Port-au-Prince), a dû être annulée, au dernier moment, à cause d’un manque d’effectif.
Lors de ce rassemblement au Champ de Mars, des élèves et professeurs en ont profité pour exprimer leur mécontentement face à l’État, qui peine à créer les conditions sécuritaires pertinentes, en vue du bon fonctionnement du lycée.
« La manière, dont le lycée fonctionne, ne nous plaît pas. L’État doit prendre de meilleures dispositions pour nous empêcher de perdre l’année académique (2019-2020). Il faut un minimum de sécurité dans l’environnement du lycée », recommande un élève du Nouveau secondaire 3 (Ns3), dans une interview accordée à AlterPresse.
« Quand des gangs armés opèrent dans la zone, nous sommes contraints de sortir de l’école, les mains en l’air, pour ne pas être victimes », se désole-t-il.
Jusqu’à présent, le lycée ne peut pas fonctionner normalement. Les professeurs sont souvent absents, à cause de la conjoncture, déplore-t-il, signalant combien l’établissement essuie parfois des projectiles.
« Nous allons continuer à nous mobiliser jusqu’à ce que nous obtenions satisfaction. Nous voulons nous rendre à l’école », exprime, pour sa part, un élève du Nouveau secondaire 4 (Ns4).
Le professeur de sciences sociales et d’éducation à la citoyennetté au lycée de La Saline, Noé Victor critique le fait que les élèves sont obligés de suivre les cours au rabais, en raison du contexte.
Noé Victor appelle l’Etat à prendre ses responsabilités, pour permettre aux élèves de suivre normalement les cours.
« L’année dernière (2018-2019), les élèves ont passé plus de 6 mois sans travailler. ils ne doivent pas passer toute leur vie à suivre des cours au rabais ».
Compte tenu de leurs mauvaises conditions socio-économiques et de la psychose de peur, les parents n’étaient pas encore prêts pour la rentrée des classes, qui était prévue le lundi 9 septembre 2019 au dit établissement scolaire, avait estimé le directeur du lycée national de La Saline, Ralph Vladimir Rameau.
Des violences armées, perpétrées les 1er et 13 novembre 2018, avaient fait au moins 71 morts dans le quartier de La Saline, selon un rapport du Réseau national de défense des droits humains (Rnddh).
Après trois mois de suspension (septembre, octobre et novembre 2019), due aux troubles politiques, certains établissements scolaires ont repris, au début du mois de décembre 2019, leurs activités académiques, alors que d’autres restent encore fermés, à cause du climat d’insécurité.
Le Ministère de l’éducation nationale et de la formation professionnelle (Menfp) a publié, le mercredi 11 décembre 2019, un nouveau calendrier scolaire officiel, réaménagé pour poursuivre l’année scolaire 2019-2020.
Des syndicats d’enseignantes et d’enseignants y voient une disposition insuffisante pour le bon fonctionnement des écoles.
Les cours ne sont pas encore repris dans les lycées Daniel Fignolé, La Saline, Gran Ravin et Alexandre Pétion, avait signalé, le 12 décembre 2019, le coordonnateur général de l’Union nationale des normaliennes et normaliens d’Haïti (Unnoh), Josué Mérilien. [wl emb rc apr 23/12/2019 12:55]