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Médias : Vers de meilleurs mécanismes de protection au profit des journalistes en Haïti

P-au-P, 18 déc. 2019 [AlterPresse] --- L’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (Unesco) a organisé, ce mercredi 18 décembre 2019, un atelier de réflexion autour du thème « Renforcer la coopération nationale pour la sécurité des journalistes en Haïti », a observé l’agence en ligne AlterPresse.

« Cet atelier se donne pour objectif d’envisager un mécanisme ou des pratiques déjà établies ailleurs, qui pourraient être adaptées en Haït, et de permettre également, aux journalistes en Haïti, de trouver leurs propres mécanismes de protection », souligne l’Esspagnole Pilar Alvarez, représentante de l’Unesco en Haïti.

« L’État haïtien a failli dans sa mission. Aucun procès n’a été fait, jusqu’ici, au niveau de la justice, en faveur des journalistes qui ont, soit été tués soit été victimes d’agressions physiques en Haïti », déplore Me. Samuel Madistin, président de l’organisme de droits humains Fondasyon je klere (Fjkl).

Le dossier sur la mort du journaliste Jean Léopold Dominique, qui va avoir 20 ans l’an prochain (Ndlr : le 3 avril 2020), est toujours au niveau du cabinet d’instruction », regrette la Fjkl.

La Fjkl plaide en faveur d’une réforme dans le système judiciaire.

Pour sa part, Me. Paul Eronce Villard, ancien commissaire du gouvernement près le tribunal civil de Port-au-Prince, a posé les problèmes de suivis sur les dossiers des journalistes victimes.

Le dernier cas en date est celui de Néhémie Joseph, journaliste de Radio Panic Fm et correspondant de Radio Méga à Mirebalais, qui a été assassiné, dans l’après-midi du jeudi 10 octobre 2019, dans cette ville du Plateau central, à cause de ses positions contre le régime politique en place.

Paul Eronce Villard invite les journalistes à se regrouper sur des forums, réseaux sociaux, pour rechercher une certaine solidarité, et se faire accompagner par des groupes d’avocats au bénéfice des victimes, dans le cadre des coopérations internationales.

« Haïti fait partie des 25 pays, où des journalistes sont morts, selon Reporters sans frontières », rappelle Frantz Duval, président de l’Association nationale des médias haïtiens (Anmh).

Les journalistes doivent être protégés, notamment au sein des médias où elles et ils sont affectés, estime-t-il.

L’insécurité nationale frappe les professionnelles et professionnels des médias, qui sont victimes d’attaques de bandits, comme de simples citoyennes et citoyens. Mais aussi les travailleuses et travailleurs de presse sont confrontés à « l’insécurité de représailles par rapport à leur opinion et leur travail », relève Duval.

L’Anmh insiste sur la nécessité de tout faire pour dénoncer et combattre cette dernière forme d’insécurité, qui doit être réduite de plus en plus.

Pour sa part, le journaliste Ralph Thomassaint Joseph, de Ayibopost, évoque la situation de précarité économique, à laquelle les journalistes sont confrontés, mais aussi la précarité des informations au niveau des médias, notamment les médias traditionnels en Haïti. [mj emb rc apr 18/12/2019 16:03]